La Mauresse de Moret
La Mauresse de Moret est le nom sous lequel on désigne
communément une religieuse qui vécut à la fin du 17e siècle et au début
du 18e au couvent de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne). Sa particularité
était non seulement sa peau sombre, mais aussi sa ressemblance
troublante avec le roi de France, si l’on en croit Voltaire qui la
rencontra vers 1719.
Certains chroniqueurs évoquent un scandale au Louvre le 16 novembre 1664 lorsque la reine de France, Marie-Thérèse, aurait accouché publiquement, selon l’usage, d’une petite fille à la peau sombre. Les faits sont évoqués par plusieurs mémorialistes mais certains historiens, probablement poussés par des préventions racistes, ont cherché, pendant plus de trois siècles, à les mettre en doute.
L’affaire était d’autant plus délicate que la Reine, délaissée par son époux, avait, selon certains mémorialistes, à son service un jeune page d’origine africaine dont la petite taille ne nuisait ni à la beauté, ni à l’esprit. C’était « un petit maure fort joli » et « bien fait dans son espèce de nain et de maure » si l’on en croit Mademoiselle de Montpensier, cousine du roi.
La souveraine aurait-elle pu préférer au roi-Soleil un bouffon, noir de peau et nain de surcroit ?
On a dit que le 17 février 1664 – neuf mois jour pour jour avant cette naissance remarquée – la reine avait reçu une lettre (imitant l’écriture du roi d’Espagne) l’informant qu’elle était trompée.
Il était en tout cas communément admis, à une époque où les lois de la génétique restaient à découvrir, qu’une forte émotion causée à une femme enceinte pouvait influer sur le nouveau-né.
Il a été dit que le jeune homme de compagnie, à supposer qu’il ait existé, s’était probablement amusé à faire peur à la reine, d’où la couleur de l’enfant.
Quel que soit le père réel, le père juridique, c’était le roi de France.
La princesse fut déclarée décédée le 26 décembre 1664 dans La Gazette de France, le journal officiel de l’époque.
Quant au jeune Africain facétieux, il aurait disparu mystérieusement et fort opportunément.
Ce qui est certain, c’est qu’une vingtaine d’années plus tard, on remarqua, au couvent de Moret-sur-Loing, une pensionnaire à la peau brune, à laquelle la famille royale allait rendre de fréquentes visites, sous le prétexte de séjours au château tout proche de Fontainebleau.
La pensionnaire avait pris le nom de Louise-Marie-Thérèse (les prénoms du roi et de la Reine).
Et lorsque la demoiselle prononça officiellement ses voeux, la famille royale et la Cour se déplacèrent.
On pourrait soutenir que ce sont là des inventions si Madame de Maintenon n’avait écrit le 30 septembre 1695 cette lettre peu ambiguë :
« Je donnerai, un de ces jours, le voile à une maure qui désire que toute la cour soit à la cérémonie; je proposais de le faire à porte fermées; mais on nous a dit que ce serait une nullité à ces voeux solennels; il faudra se résoudre à voir rire le peuple. »
Difficile, dès lors, de mettre cette histoire au compte de la rumeur d’autant que Voltaire lui-même, qu’on ne saurait soupçonner de négrophilie, réussit à s’introduire dans le couvent et à « interviewer » la religieuse. Il en conclut – dans son ouvrage Le Siècle de Louis XIV – que c’était le portrait craché du roi, ce qui pourrait s’expliquer aussi par le fait que le roi et la reine étaient cousins.
Il en aurait fallu beaucoup moins pour que l’affaire devienne un des sujets les plus discutés de l’histoire de France.
Une énigme peut en cacher une autre puisqu’un historien a soutenu que le jeune page aurait été arrêté et incarcéré à la citadelle de Pignerol, au fort Sainte-Marguerite puis à la Bastille sous le nom d’Eustache Dauger, et que ce serait lui qui serait à l’origine de l’histoire du masque de fer.
Un portrait de la religieuse est conservé à Paris à la bibliothèque Sainte-Geneviève qui détient également un dossier intitulé : « Papiers concernant la Moresque, fille de Louis XIV« .
Le filigrane du papier révèle que ce dossier a été établi après 1742. Il s’agit d’un papier utilisé au couvent de Moret. L’écriture est probablement celle de l’abbesse, ce qui ne laisserait guère de doute quant à la paternité du roi.
Personne ne sera surpris qu’il soit vide.
Pour certains historiens, la Mauresse était en effet une fille que Louis XIV aurait eue avec une Afro-descendante ou une Africaine.
Louis XIV aurait eu au moins une autre fille afro-descendante, Dorothée.
De la Mauresse ou de Dorothée, il existe en tout cas un autre portrait, découvert en 2014.
La religieuse de Moret, née entre 1664 et 1675, et élevée à Gisors, serait morte aux alentours de 1731.
Certains chroniqueurs évoquent un scandale au Louvre le 16 novembre 1664 lorsque la reine de France, Marie-Thérèse, aurait accouché publiquement, selon l’usage, d’une petite fille à la peau sombre. Les faits sont évoqués par plusieurs mémorialistes mais certains historiens, probablement poussés par des préventions racistes, ont cherché, pendant plus de trois siècles, à les mettre en doute.
L’affaire était d’autant plus délicate que la Reine, délaissée par son époux, avait, selon certains mémorialistes, à son service un jeune page d’origine africaine dont la petite taille ne nuisait ni à la beauté, ni à l’esprit. C’était « un petit maure fort joli » et « bien fait dans son espèce de nain et de maure » si l’on en croit Mademoiselle de Montpensier, cousine du roi.
La souveraine aurait-elle pu préférer au roi-Soleil un bouffon, noir de peau et nain de surcroit ?
On a dit que le 17 février 1664 – neuf mois jour pour jour avant cette naissance remarquée – la reine avait reçu une lettre (imitant l’écriture du roi d’Espagne) l’informant qu’elle était trompée.
Il était en tout cas communément admis, à une époque où les lois de la génétique restaient à découvrir, qu’une forte émotion causée à une femme enceinte pouvait influer sur le nouveau-né.
Il a été dit que le jeune homme de compagnie, à supposer qu’il ait existé, s’était probablement amusé à faire peur à la reine, d’où la couleur de l’enfant.
Quel que soit le père réel, le père juridique, c’était le roi de France.
La princesse fut déclarée décédée le 26 décembre 1664 dans La Gazette de France, le journal officiel de l’époque.
Quant au jeune Africain facétieux, il aurait disparu mystérieusement et fort opportunément.
Ce qui est certain, c’est qu’une vingtaine d’années plus tard, on remarqua, au couvent de Moret-sur-Loing, une pensionnaire à la peau brune, à laquelle la famille royale allait rendre de fréquentes visites, sous le prétexte de séjours au château tout proche de Fontainebleau.
La pensionnaire avait pris le nom de Louise-Marie-Thérèse (les prénoms du roi et de la Reine).
Et lorsque la demoiselle prononça officiellement ses voeux, la famille royale et la Cour se déplacèrent.
On pourrait soutenir que ce sont là des inventions si Madame de Maintenon n’avait écrit le 30 septembre 1695 cette lettre peu ambiguë :
« Je donnerai, un de ces jours, le voile à une maure qui désire que toute la cour soit à la cérémonie; je proposais de le faire à porte fermées; mais on nous a dit que ce serait une nullité à ces voeux solennels; il faudra se résoudre à voir rire le peuple. »
Difficile, dès lors, de mettre cette histoire au compte de la rumeur d’autant que Voltaire lui-même, qu’on ne saurait soupçonner de négrophilie, réussit à s’introduire dans le couvent et à « interviewer » la religieuse. Il en conclut – dans son ouvrage Le Siècle de Louis XIV – que c’était le portrait craché du roi, ce qui pourrait s’expliquer aussi par le fait que le roi et la reine étaient cousins.
Il en aurait fallu beaucoup moins pour que l’affaire devienne un des sujets les plus discutés de l’histoire de France.
Une énigme peut en cacher une autre puisqu’un historien a soutenu que le jeune page aurait été arrêté et incarcéré à la citadelle de Pignerol, au fort Sainte-Marguerite puis à la Bastille sous le nom d’Eustache Dauger, et que ce serait lui qui serait à l’origine de l’histoire du masque de fer.
Un portrait de la religieuse est conservé à Paris à la bibliothèque Sainte-Geneviève qui détient également un dossier intitulé : « Papiers concernant la Moresque, fille de Louis XIV« .
Le filigrane du papier révèle que ce dossier a été établi après 1742. Il s’agit d’un papier utilisé au couvent de Moret. L’écriture est probablement celle de l’abbesse, ce qui ne laisserait guère de doute quant à la paternité du roi.
Personne ne sera surpris qu’il soit vide.
Pour certains historiens, la Mauresse était en effet une fille que Louis XIV aurait eue avec une Afro-descendante ou une Africaine.
Louis XIV aurait eu au moins une autre fille afro-descendante, Dorothée.
De la Mauresse ou de Dorothée, il existe en tout cas un autre portrait, découvert en 2014.
La religieuse de Moret, née entre 1664 et 1675, et élevée à Gisors, serait morte aux alentours de 1731.
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