lundi 15 décembre 2014

15 ETATS DE LA CARAÏBES DEMANDE REPARATION POUR L'ESCLAVAGE ET LA COLONISATION

120314-CARICOM

A l’issue d’un sommet de deux jours à Saint-Vincent et Grenadines le 10 et 11 mars 2014, les quinze pays membres de la CARICOM ont acté dans un plan en dix points le fait de demander réparations aux nations européennes ayant pratiqué l’esclavage, la traite négrière et la colonisation.
Cette annonce a été assumée par l’avocat Martyn Day dans un communiqué du 11 mars 2014 et qui vous est livré en pied d’article. Martyn Day appartient au cabinet britannique Leigh Day et qui portera le trajet juridique de cette demande de réparations voulue par les 15 états membres de la CARICOM. Le Portugal et l’Espagne ne sont pas concernés par ce plan en 10 points, leurs ex-colonies ne faisant pas partie de la CARICOM, pas plus que les Etats Unis d’ailleurs.
Les états européens visés sont la France, le Royaume-Unis et les Pays-Bas auxquels il est demandé outre des excuses publiques et sincères, une annulation de la dette extérieure des états membres de la CARICOM et la mise en place d’un programme de rapatriement à destinations des descendants des 10 millions d’africains déportés qui permettraient à ceux qui le souhaitent de se réétablir dans des conditions dignes dans leurs pays d’origine.
Les 10 points du plan retenus par les 15 états de la CARICOM et que devraient assumer les 3 pays européens concernés sont :
• Excuses complètes et officielles
• Permettre aux descendants de la traite négrière de réintégrer leurs nations d’origine s’ils le souhaitent dans des conditions de parfaite légalité ;
• Mettre en place un programme de développement dédié aux populations natives des caraïbes et qui ont subit un génocide ;
• Mettre en place des institutions culturelles sur les territoires concernés qui permettront aux descendants de l’esclavage d’y être reconnus et aux pays européen d’assumer cette part de l’histoire ;
• Mettre en place les outils nécessaires, scientifique, technologique et économique au traitement de l’hypertension artérielle et du diabète conséquences du stress séculaire vécut par certaines populations ;
• Mettre en place des dispositifs forts pour éradiquer l’illettrisme ;
• Développer un programme qui permette de constituer des ponts entre les descendants d’esclaves et leurs nations d’origine ;
• Obtenir une décision de justice reconnaissant les 4 siècles de servitude pour permettre le processus de réparation, y compris psychologique ;
• Assumer le transfert de technologie à destination des anciennes colonies qui ont été spoliées durant la période esclavagiste et depuis ;
• Assumer la dette extérieure, héritage du colonialisme, que les 15 états concernés ont été contraints de contracter.
Sir Hilary Beckles, président de la commission des réparations de la CARICOM a ainsi annoncé : “La réparation pour l’esclavage et le siècle d’apartheid racial qui a suivi jusque dans les années 1950 s’avère comme une requête légitime aujourd’hui au sein des communautés caribéennes en raison des dommages persistants et des souffrances liées aux crimes contre l’humanité commis sous le colonialisme.”
Si l’on prend la pleine mesure de cette décision de la CARICOM, il sera intéressant de voir avec quelle bonne volonté les trois états européens accueilleront la demande. L’avocat Martyn Day se fait fort d’obtenir pour la CARICOM la mise en place d’une conférence internationale sur le sujet en présence de la France, des Pays Bas et du Royaume Unis.
Sur un autre plan, et si l’on comprend pleinement que la compétence de la CARICOM soit géographiquement circonscrite aux territoires de ses états membres, on devine en trompe l’œil que d’autres territoires de la Caraïbes qui n’ont pas la chance de voir leur propre drapeau flotter aux sommets des fortins pourraient néanmoins vouloir se donner les moyens de profiter de cette porte ouverte courageusement par la CARICOM.

mardi 28 octobre 2014

POUPEE BLANCHE

POUPEE BLANCHE
pour l'enfant la poupée est en quelque sorte un double c'est un visage <humain> qui fait de la poupée un jouet particulier aux yeux de l'enfant elle est bien vivante elle représente une sorte de double muet aux qu'elle il s'identifie pourtant quand nos enfants nous demandent une poupée qui nous ressembles nous constatons qu'il y a peux ou quasiment pas de choix de poupée noires surtout en Afrique alors nous donnons à nos boues de choux des poupées blanches quiparticiperons à leur construction psychique la société faisant déjà du type caucasien l'exemple de beauté nous nous étonnons de voir nos adolescents , nos filles, nos femmes se décaper , se défriser, porter des sils enfin de ressembler aux poupées de leur enfance
Les Sujets sont de jeunes enfants noirs âgés de 3 à 7 ans.
Les expérimentateurs présentent à chaque enfant quatre poupées (2 noires et 2 blanches).
Chaque enfant devait répondre dans l'ordre aux questions suivantes:
Donne-moi la poupée avec laquelle tu aimerais jouer, la poupée que tu préfères.
Donne-moi la poupée qui est une gentille poupée.
Donne-moi la poupée qui est moche.
Donne-moi la poupée qui a une belle couleur.
Donne-moi la poupée qui ressemble à un enfant blanc.
Donne-moi la poupée qui ressemble à un enfant de couleur.
Donne-moi la poupée qui ressemble à un enfant de "noir
Donne-moi la poupée qui te ressemble.
Les résultats sont les suivants:
Dès 3 ans, plus de 75% des sujets étaient capables d'identifier correctement les poupées sur la base de leur couleur(question 5 et 6).
66% des enfants de 4 ans reconnaissaient davantage ressembler à une poupée noire (question 8).
Cependant, 76% choisissent de jouer avec une poupée blanche (question1). 76% trouvent également que c'est une gentille poupée (question2) et enfin 72% trouvent qu'elle a une belle couleur (question 4).
En ce qui concerne la poupée "moche" (question 3), 25% des enfants âgés de 4 ans choisissaient la poupée blanche alors que 55% montraient la poupée noire.
A 5 ans, la tendance s'accentue, 78% désignent la poupée noire comme moche, ils ne sont plus que 11%à choisirent la poupée blanche.
Ainsi les enfants noirs, dès leur plus jeune âge souffrent d'un sentiment d'infériorité, d'une dévalorisation de soi préjudiciable au bon déroulement de leur personnalité.

jeudi 23 octobre 2014

KAMIT

A partir de 1960 la plus part des pays africains ont obtenu leur indépendance  ils ont a leur tête  des partis
uniques  nationalistes issues des mouvements indépendantiste
à la fin de la guerre froide en 1991 les occidentaux imposent comme à leurs habitudes le multipartisme à cet instant les partis politiques vont foisonner  de tout part assoiffés de pouvoir  oubliant que l'indépendance n'était qu'une première étape de tout un processus  qui au travers du panafricanisme  et de l’afro-centrisme devait permettre  l'unité de l’Afrique , la réappropriation  de notre histoire et de l'identité africaine .

L' idéologie c'est faite chaire , en la personne de NKWAME NKRUMA  puis  Mouammar Kadhafi 
le nouveau porteur  de flambeau  est le peuple mais un peuple  mentalement décolonisé un peuple  qui ne sera pas comme le disait EDWARD WILMOT BLYDEN <...inconsciemment persuadé que  pour être un grand homme il doit être comme l'homme blanc > un peuple rejetant tout intérêt individuelle et égocentrique 

Avant l'arrivé des colons ils existaient des empires et royaumes tels que le Ghana ; le Mali ; le kanem; le grand Zimbabwe mais ils n'existaient pas la Cote d'ivoire , la Centrafrique, le Cameroun
comment pouvons nous dire aujourd'hui  que nous somme libre  si  nous acceptons des noms et des frontières hérités de la colonisation 
 ils nous est impossible de reconstituer ces royaumes  mais ils ,nous est possible d’ôter les limites qui nous ont été donné en nous renommant états units d’Afrique et mieux encore kamit 
l'ensemble des parties politiques d'opposition on pour cheval de bataille le changement mais le changement peut être progressif ou régressif 
si le changement était le problème alors le Congo Brazzaville avec 10 présidents en 54 ans d'indépendance soit un président tous les 5.4 ans devait être un des pays les plus prospère d’Afrique
je ne vote pas car je me sent pas représenté  au delà de la famine et la pauvreté nous devons d'abord existé
existé,c'est pensé pensé par nous même et non accepté  ce qui nous a été dit 
nos enfants doivent apprendre dans nos écoles à être noire et fier 
ils vous a été dit que la vie éternel appartient à ceux qui croient et on la foie moi je vous dis c'est ceux qui croient et on la foie qui marque l'histoire et demeure en elle éternel 
                 
D.N.C

mercredi 15 octobre 2014

LE MIRACLE NOIRE



Les Olmèques, ces noirs africains
Dans la première salle du musée d’anthropologie de Mexico, ouverte à tous, une petite statue de bois interpelle le touriste : 35 ou 40 cm de haut, de type négroïde caractéristique (lèvres, nez, pommettes, cheveux. . . ) avec en étiquette : «Civilisation Olmèque – 1200 ans avant J.C.»
Qui étaient les Olmèques ? Une civilisation très brillante, avec une écriture et un système de numération, qui prospéra de 1 500 à 500 A.C.
On a interprété les traits négroïdes comme étant ceux, stylisés, du jaguar, animal sacré du Mexique, dont on retrouve partout l’effigie. Certes, les représentations zoomorphes de la mythologie mexicaine tiennent une grande place dans la statuaire méso-américaine.
Le jaguar est omniprésent dans les traditions olmèque, aztèque et maya, mais il y a une très grande différence entre les 
représentations du jaguar et les statues humanoïdes des Olmèques.
Au Mexique, de nombreuses statues, des bas-reliefs, des masques, des représentations de divinités animales, des petites pièces de jade, de vaisselle ou des bijoux, mélangent les attributs animaux et humains. Mais il convient, et il est aisé de faire la différence entre ces représentations mythologiques, les statues spécifiquement humanoïdes de la Venta et les représentations animales.
Il est à remarquer que le travail de l’artiste Olmèque représentant un sujet humain aurait été facilité s’il avait représenté des faces plates, des nez droits et des lèvres minces ! Il faut donc croire qu’il était important pour les Olmèques que la représentation soit fidèlement négroïde. De plus, on remarque des représentations de personnages à peau noire sur des poteries Mayas datées entre 600 et 900 après J.C.
D’où venaient les Olmèques ? La netteté des caractéristiques négroïdes attesterait d’une immigration récente par rapport au travail des sculpteurs.
En 1 920, Leo Weiner, diplômé de Harvard, soutient la théorie des Africains précédant Colomb dans son ouvrage «L’Afrique et la
découverte de l’Amérique»,
comme en 1 969, Basil Davidson avec «Africains avant Colomb», et
en 1 975, Alexander Von Wuthenau avec «Aspects cachés de l’Amérique ancienne».
Aussi, l’existence et l’histoire ancienne de la vigoureuse tribu « indienne » noire des Whashitaws aux USA confirme cette thèse.
En 2000, l’ethnologue Rukono Rashidi cite le livre traditionnel Amer-Indien équivalent de notre Genèse «Histoire de la survie des
Indiens du sud-ouest américain» qui désigne le continent américain comme «le monde Noir». Il rappelle d’autre part que les légendes les plus anciennes des autochtones américains regorgent de récits épiques mettant en scène des personnages Noirs.
Il semble que cette population noire était très importante, sinon on n’aurait pas autant de statues de ce type dont la quantité indique des sujets nombreux, peu ou non métissés.
En 1 982, un chasseur de trésors dans le sud de l’Illinois ouvre une caverne ou il découvre des poignards, bijoux, un sarcophage d’or et des tablettes de pierre gravées de représentations de soldats romains, de Juifs, de premiers chrétiens et de marins d’Afrique de l’ouest. Cette découverte souleva beaucoup d’émotion tant elle posait de questions. Franck Joseph a fait des recherches sur plus de 7000 objets sortis de la caverne d’Illinois.
Les Olmèques ont développé la culture du maïs qui deviendra la base de l’alimentation mexicaine, mais qui n’existait sûrement pas sur le continent américain avant eux.
En 2004, l’Université de Miami a découvert que les Olmèques possédaient, 650 ans A.C., un système d’imprimerie par rouleaux, comme il est encore pratiqué en Afrique.
Comment sont-ils arrivés ? On a dit que, dans des temps anciens, des populations noires avaient été implantées en tant qu’esclaves en Amérique du sud par des Phéniciens. Mais aurait-on élevé des statues aux esclaves ?
Deux courants relient les côtes africaines à celles des Amériques :
le courant de Guinée qui descend le long du golf de Guinée, sous l’équateur, remonte l’Atlantique en travers pour arriver au Brésil, et le courant des Canaries qui, partant des Iles Canaries, remonte vers l’Afrique du Nord par le Cap Vert et rejoint le Gulf Stream qui atteint l’Amérique du Nord. Par exemple, dans les années 60, l’expédition de Thor Heyerdhal sur le Râ II, privée de gouvernail, a montré que l’on pouvait traverser l’Atlantique en se laissant porter par les courants qui descendent le long du golfe de Guinée pour remonter ensuite jusqu’aux Caraïbes.
Des récits d’explorateurs affirment la présence avant Colomb de groupes de race noire au Mexique et aux Caraïbes (Cf Ivan Van
Setima : «Ils étaient là avant Colomb»). Récits de Fernando Colomb, Rodrigo de Colmenares, Vasco Nunez de Balboa, Capitaine
Kerhallet…
Comme le dit Van Sertima, il ne s’agit pas de dire qu’un groupe est supérieur à l’autre, argument servant colonialisme et génocides. Il s’agit simplement de reconnaître que tous ont été capables de progrès et de prodiges. Et la seule attitude progressiste, humanitaire ,écologique est l’humilité devant les découvertes des autres, l’adoption de leurs acquis et la remise en question personnelle de chacun pour résoudre les problèmes communs à tous.


Danièle El Guedj


statue olmèque

Les Olmèques, ces noirs africains

Dans la première salle du musée d’anthropologie de Mexico, ouverte à tous, une petite statue de bois interpelle le touriste : 35 ou 40 cm de haut, de type négroïde caractéristique (lèvres, nez, pommettes, cheveux. . . ) avec en étiquette : «Civilisation Olmèque – 1200 ans avant J.C.»
Qui étaient les Olmèques ? Une civilisation très brillante, avec une écriture et un système de numération, qui prospéra de 1 500 à 500 A.C.
On a interprété les traits négroïdes comme étant ceux, stylisés, du jaguar, animal sacré du Mexique, dont on retrouve partout l’effigie. Certes, les représentations zoomorphes de la mythologie mexicaine tiennent une grande place dans la statuaire méso-américaine.
Le jaguar est omniprésent dans les traditions olmèque, aztèque et maya, mais il y a une très grande différence entre les représentations du jaguar et les statues humanoïdes des Olmèques.
Au Mexique, de nombreuses statues, des bas-reliefs, des masques, des représentations de divinités animales, des petites pièces de jade, de vaisselle ou des bijoux, mélangent les attributs animaux et humains. Mais il convient, et il est aisé de faire la différence entre ces représentations mythologiques, les statues spécifiquement humanoïdes de la Venta et les représentations animales.
Il est à remarquer que le travail de l’artiste Olmèque représentant un sujet humain aurait été facilité s’il avait représenté des faces plates, des nez droits et des lèvres minces ! Il faut donc croire qu’il était important pour les Olmèques que la représentation soit fidèlement négroïde. De plus, on remarque des représentations de personnages à peau noire sur des poteries Mayas datées entre 600 et 900 après J.C.
D’où venaient les Olmèques ? La netteté des caractéristiques négroïdes attesterait d’une immigration récente par rapport au travail des sculpteurs.
En 1 920, Leo Weiner, diplômé de Harvard, soutient la théorie des Africains précédant Colomb dans son ouvrage «L’Afrique et la
découverte de l’Amérique»,
comme en 1 969, Basil Davidson avec «Africains avant Colomb», et
en 1 975, Alexander Von Wuthenau avec «Aspects cachés de l’Amérique ancienne».
Aussi, l’existence et l’histoire ancienne de la vigoureuse tribu « indienne » noire des Whashitaws aux USA confirme cette thèse.
En 2000, l’ethnologue Rukono Rashidi cite le livre traditionnel Amer-Indien équivalent de notre Genèse «Histoire de la survie des
Indiens du sud-ouest américain» qui désigne le continent américain comme «le monde Noir». Il rappelle d’autre part que les légendes les plus anciennes des autochtones américains regorgent de récits épiques mettant en scène des personnages Noirs.
Il semble que cette population noire était très importante, sinon on n’aurait pas autant de statues de ce type dont la quantité indique des sujets nombreux, peu ou non métissés.
En 1 982, un chasseur de trésors dans le sud de l’Illinois ouvre une caverne ou il découvre des poignards, bijoux, un sarcophage d’or et des tablettes de pierre gravées de représentations de soldats romains, de Juifs, de premiers chrétiens et de marins d’Afrique de l’ouest. Cette découverte souleva beaucoup d’émotion tant elle posait de questions. Franck Joseph a fait des recherches sur plus de 7000 objets sortis de la caverne d’Illinois.
Les Olmèques ont développé la culture du maïs qui deviendra la base de l’alimentation mexicaine, mais qui n’existait sûrement pas sur le continent américain avant eux.
En 2004, l’Université de Miami a découvert que les Olmèques possédaient, 650 ans A.C., un système d’imprimerie par rouleaux, comme il est encore pratiqué en Afrique.
Comment sont-ils arrivés ? On a dit que, dans des temps anciens, des populations noires avaient été implantées en tant qu’esclaves en Amérique du sud par des Phéniciens. Mais aurait-on élevé des statues aux esclaves ?
Deux courants relient les côtes africaines à celles des Amériques :
le courant de Guinée qui descend le long du golf de Guinée, sous l’équateur, remonte l’Atlantique en travers pour arriver au Brésil, et le courant des Canaries qui, partant des Iles Canaries, remonte vers l’Afrique du Nord par le Cap Vert et rejoint le Gulf Stream qui atteint l’Amérique du Nord. Par exemple, dans les années 60, l’expédition de Thor Heyerdhal sur le Râ II, privée de gouvernail, a montré que l’on pouvait traverser l’Atlantique en se laissant porter par les courants qui descendent le long du golfe de Guinée pour remonter ensuite jusqu’aux Caraïbes.
Des récits d’explorateurs affirment la présence avant Colomb de groupes de race noire au Mexique et aux Caraïbes (Cf Ivan Van
Setima : «Ils étaient là avant Colomb»). Récits de Fernando Colomb, Rodrigo de Colmenares, Vasco Nunez de Balboa, Capitaine
Kerhallet…
Comme le dit Van Sertima, il ne s’agit pas de dire qu’un groupe est supérieur à l’autre, argument servant colonialisme et génocides. Il s’agit simplement de reconnaître que tous ont été capables de progrès et de prodiges. Et la seule attitude progressiste, humanitaire ,écologique est l’humilité devant les découvertes des autres, l’adoption de leurs acquis et la remise en question personnelle de chacun pour résoudre les problèmes communs à tous.
Danièle El Guedj
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Les Olmèques, ces noirs africains

Dans la première salle du musée d’anthropologie de Mexico, ouverte à tous, une petite statue de bois interpelle le touriste : 35 ou 40 cm de haut, de type négroïde caractéristique (lèvres, nez, pommettes, cheveux. . . ) avec en étiquette : «Civilisation Olmèque – 1200 ans avant J.C.»
Qui étaient les Olmèques ? Une civilisation très brillante, avec une écriture et un système de numération, qui prospéra de 1 500 à 500 A.C.
On a interprété les traits négroïdes comme étant ceux, stylisés, du jaguar, animal sacré du Mexique, dont on retrouve partout l’effigie. Certes, les représentations zoomorphes de la mythologie mexicaine tiennent une grande place dans la statuaire méso-américaine.
Le jaguar est omniprésent dans les traditions olmèque, aztèque et maya, mais il y a une très grande différence entre les représentations du jaguar et les statues humanoïdes des Olmèques.
Au Mexique, de nombreuses statues, des bas-reliefs, des masques, des représentations de divinités animales, des petites pièces de jade, de vaisselle ou des bijoux, mélangent les attributs animaux et humains. Mais il convient, et il est aisé de faire la différence entre ces représentations mythologiques, les statues spécifiquement humanoïdes de la Venta et les représentations animales.
Il est à remarquer que le travail de l’artiste Olmèque représentant un sujet humain aurait été facilité s’il avait représenté des faces plates, des nez droits et des lèvres minces ! Il faut donc croire qu’il était important pour les Olmèques que la représentation soit fidèlement négroïde. De plus, on remarque des représentations de personnages à peau noire sur des poteries Mayas datées entre 600 et 900 après J.C.
D’où venaient les Olmèques ? La netteté des caractéristiques négroïdes attesterait d’une immigration récente par rapport au travail des sculpteurs.
En 1 920, Leo Weiner, diplômé de Harvard, soutient la théorie des Africains précédant Colomb dans son ouvrage «L’Afrique et la
découverte de l’Amérique»,
comme en 1 969, Basil Davidson avec «Africains avant Colomb», et
en 1 975, Alexander Von Wuthenau avec «Aspects cachés de l’Amérique ancienne».
Aussi, l’existence et l’histoire ancienne de la vigoureuse tribu « indienne » noire des Whashitaws aux USA confirme cette thèse.
En 2000, l’ethnologue Rukono Rashidi cite le livre traditionnel Amer-Indien équivalent de notre Genèse «Histoire de la survie des
Indiens du sud-ouest américain» qui désigne le continent américain comme «le monde Noir». Il rappelle d’autre part que les légendes les plus anciennes des autochtones américains regorgent de récits épiques mettant en scène des personnages Noirs.
Il semble que cette population noire était très importante, sinon on n’aurait pas autant de statues de ce type dont la quantité indique des sujets nombreux, peu ou non métissés.
En 1 982, un chasseur de trésors dans le sud de l’Illinois ouvre une caverne ou il découvre des poignards, bijoux, un sarcophage d’or et des tablettes de pierre gravées de représentations de soldats romains, de Juifs, de premiers chrétiens et de marins d’Afrique de l’ouest. Cette découverte souleva beaucoup d’émotion tant elle posait de questions. Franck Joseph a fait des recherches sur plus de 7000 objets sortis de la caverne d’Illinois.
Les Olmèques ont développé la culture du maïs qui deviendra la base de l’alimentation mexicaine, mais qui n’existait sûrement pas sur le continent américain avant eux.
En 2004, l’Université de Miami a découvert que les Olmèques possédaient, 650 ans A.C., un système d’imprimerie par rouleaux, comme il est encore pratiqué en Afrique.
Comment sont-ils arrivés ? On a dit que, dans des temps anciens, des populations noires avaient été implantées en tant qu’esclaves en Amérique du sud par des Phéniciens. Mais aurait-on élevé des statues aux esclaves ?
Deux courants relient les côtes africaines à celles des Amériques :
le courant de Guinée qui descend le long du golf de Guinée, sous l’équateur, remonte l’Atlantique en travers pour arriver au Brésil, et le courant des Canaries qui, partant des Iles Canaries, remonte vers l’Afrique du Nord par le Cap Vert et rejoint le Gulf Stream qui atteint l’Amérique du Nord. Par exemple, dans les années 60, l’expédition de Thor Heyerdhal sur le Râ II, privée de gouvernail, a montré que l’on pouvait traverser l’Atlantique en se laissant porter par les courants qui descendent le long du golfe de Guinée pour remonter ensuite jusqu’aux Caraïbes.
Des récits d’explorateurs affirment la présence avant Colomb de groupes de race noire au Mexique et aux Caraïbes (Cf Ivan Van
Setima : «Ils étaient là avant Colomb»). Récits de Fernando Colomb, Rodrigo de Colmenares, Vasco Nunez de Balboa, Capitaine
Kerhallet…
Comme le dit Van Sertima, il ne s’agit pas de dire qu’un groupe est supérieur à l’autre, argument servant colonialisme et génocides. Il s’agit simplement de reconnaître que tous ont été capables de progrès et de prodiges. Et la seule attitude progressiste, humanitaire ,écologique est l’humilité devant les découvertes des autres, l’adoption de leurs acquis et la remise en question personnelle de chacun pour résoudre les problèmes communs à tous.
Danièle El Guedj
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Les Olmèques, ces noirs africains

Dans la première salle du musée d’anthropologie de Mexico, ouverte à tous, une petite statue de bois interpelle le touriste : 35 ou 40 cm de haut, de type négroïde caractéristique (lèvres, nez, pommettes, cheveux. . . ) avec en étiquette : «Civilisation Olmèque – 1200 ans avant J.C.»
Qui étaient les Olmèques ? Une civilisation très brillante, avec une écriture et un système de numération, qui prospéra de 1 500 à 500 A.C.
On a interprété les traits négroïdes comme étant ceux, stylisés, du jaguar, animal sacré du Mexique, dont on retrouve partout l’effigie. Certes, les représentations zoomorphes de la mythologie mexicaine tiennent une grande place dans la statuaire méso-américaine.
Le jaguar est omniprésent dans les traditions olmèque, aztèque et maya, mais il y a une très grande différence entre les représentations du jaguar et les statues humanoïdes des Olmèques.
Au Mexique, de nombreuses statues, des bas-reliefs, des masques, des représentations de divinités animales, des petites pièces de jade, de vaisselle ou des bijoux, mélangent les attributs animaux et humains. Mais il convient, et il est aisé de faire la différence entre ces représentations mythologiques, les statues spécifiquement humanoïdes de la Venta et les représentations animales.
Il est à remarquer que le travail de l’artiste Olmèque représentant un sujet humain aurait été facilité s’il avait représenté des faces plates, des nez droits et des lèvres minces ! Il faut donc croire qu’il était important pour les Olmèques que la représentation soit fidèlement négroïde. De plus, on remarque des représentations de personnages à peau noire sur des poteries Mayas datées entre 600 et 900 après J.C.
D’où venaient les Olmèques ? La netteté des caractéristiques négroïdes attesterait d’une immigration récente par rapport au travail des sculpteurs.
En 1 920, Leo Weiner, diplômé de Harvard, soutient la théorie des Africains précédant Colomb dans son ouvrage «L’Afrique et la
découverte de l’Amérique»,
comme en 1 969, Basil Davidson avec «Africains avant Colomb», et
en 1 975, Alexander Von Wuthenau avec «Aspects cachés de l’Amérique ancienne».
Aussi, l’existence et l’histoire ancienne de la vigoureuse tribu « indienne » noire des Whashitaws aux USA confirme cette thèse.
En 2000, l’ethnologue Rukono Rashidi cite le livre traditionnel Amer-Indien équivalent de notre Genèse «Histoire de la survie des
Indiens du sud-ouest américain» qui désigne le continent américain comme «le monde Noir». Il rappelle d’autre part que les légendes les plus anciennes des autochtones américains regorgent de récits épiques mettant en scène des personnages Noirs.
Il semble que cette population noire était très importante, sinon on n’aurait pas autant de statues de ce type dont la quantité indique des sujets nombreux, peu ou non métissés.
En 1 982, un chasseur de trésors dans le sud de l’Illinois ouvre une caverne ou il découvre des poignards, bijoux, un sarcophage d’or et des tablettes de pierre gravées de représentations de soldats romains, de Juifs, de premiers chrétiens et de marins d’Afrique de l’ouest. Cette découverte souleva beaucoup d’émotion tant elle posait de questions. Franck Joseph a fait des recherches sur plus de 7000 objets sortis de la caverne d’Illinois.
Les Olmèques ont développé la culture du maïs qui deviendra la base de l’alimentation mexicaine, mais qui n’existait sûrement pas sur le continent américain avant eux.
En 2004, l’Université de Miami a découvert que les Olmèques possédaient, 650 ans A.C., un système d’imprimerie par rouleaux, comme il est encore pratiqué en Afrique.
Comment sont-ils arrivés ? On a dit que, dans des temps anciens, des populations noires avaient été implantées en tant qu’esclaves en Amérique du sud par des Phéniciens. Mais aurait-on élevé des statues aux esclaves ?
Deux courants relient les côtes africaines à celles des Amériques :
le courant de Guinée qui descend le long du golf de Guinée, sous l’équateur, remonte l’Atlantique en travers pour arriver au Brésil, et le courant des Canaries qui, partant des Iles Canaries, remonte vers l’Afrique du Nord par le Cap Vert et rejoint le Gulf Stream qui atteint l’Amérique du Nord. Par exemple, dans les années 60, l’expédition de Thor Heyerdhal sur le Râ II, privée de gouvernail, a montré que l’on pouvait traverser l’Atlantique en se laissant porter par les courants qui descendent le long du golfe de Guinée pour remonter ensuite jusqu’aux Caraïbes.
Des récits d’explorateurs affirment la présence avant Colomb de groupes de race noire au Mexique et aux Caraïbes (Cf Ivan Van
Setima : «Ils étaient là avant Colomb»). Récits de Fernando Colomb, Rodrigo de Colmenares, Vasco Nunez de Balboa, Capitaine
Kerhallet…
Comme le dit Van Sertima, il ne s’agit pas de dire qu’un groupe est supérieur à l’autre, argument servant colonialisme et génocides. Il s’agit simplement de reconnaître que tous ont été capables de progrès et de prodiges. Et la seule attitude progressiste, humanitaire ,écologique est l’humilité devant les découvertes des autres, l’adoption de leurs acquis et la remise en question personnelle de chacun pour résoudre les problèmes communs à tous.
Danièle El Guedj
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Les Olmèques, ces noirs africains

Dans la première salle du musée d’anthropologie de Mexico, ouverte à tous, une petite statue de bois interpelle le touriste : 35 ou 40 cm de haut, de type négroïde caractéristique (lèvres, nez, pommettes, cheveux. . . ) avec en étiquette : «Civilisation Olmèque – 1200 ans avant J.C.»
Qui étaient les Olmèques ? Une civilisation très brillante, avec une écriture et un système de numération, qui prospéra de 1 500 à 500 A.C.
On a interprété les traits négroïdes comme étant ceux, stylisés, du jaguar, animal sacré du Mexique, dont on retrouve partout l’effigie. Certes, les représentations zoomorphes de la mythologie mexicaine tiennent une grande place dans la statuaire méso-américaine.
Le jaguar est omniprésent dans les traditions olmèque, aztèque et maya, mais il y a une très grande différence entre les représentations du jaguar et les statues humanoïdes des Olmèques.
Au Mexique, de nombreuses statues, des bas-reliefs, des masques, des représentations de divinités animales, des petites pièces de jade, de vaisselle ou des bijoux, mélangent les attributs animaux et humains. Mais il convient, et il est aisé de faire la différence entre ces représentations mythologiques, les statues spécifiquement humanoïdes de la Venta et les représentations animales.
Il est à remarquer que le travail de l’artiste Olmèque représentant un sujet humain aurait été facilité s’il avait représenté des faces plates, des nez droits et des lèvres minces ! Il faut donc croire qu’il était important pour les Olmèques que la représentation soit fidèlement négroïde. De plus, on remarque des représentations de personnages à peau noire sur des poteries Mayas datées entre 600 et 900 après J.C.
D’où venaient les Olmèques ? La netteté des caractéristiques négroïdes attesterait d’une immigration récente par rapport au travail des sculpteurs.
En 1 920, Leo Weiner, diplômé de Harvard, soutient la théorie des Africains précédant Colomb dans son ouvrage «L’Afrique et la
découverte de l’Amérique»,
comme en 1 969, Basil Davidson avec «Africains avant Colomb», et
en 1 975, Alexander Von Wuthenau avec «Aspects cachés de l’Amérique ancienne».
Aussi, l’existence et l’histoire ancienne de la vigoureuse tribu « indienne » noire des Whashitaws aux USA confirme cette thèse.
En 2000, l’ethnologue Rukono Rashidi cite le livre traditionnel Amer-Indien équivalent de notre Genèse «Histoire de la survie des
Indiens du sud-ouest américain» qui désigne le continent américain comme «le monde Noir». Il rappelle d’autre part que les légendes les plus anciennes des autochtones américains regorgent de récits épiques mettant en scène des personnages Noirs.
Il semble que cette population noire était très importante, sinon on n’aurait pas autant de statues de ce type dont la quantité indique des sujets nombreux, peu ou non métissés.
En 1 982, un chasseur de trésors dans le sud de l’Illinois ouvre une caverne ou il découvre des poignards, bijoux, un sarcophage d’or et des tablettes de pierre gravées de représentations de soldats romains, de Juifs, de premiers chrétiens et de marins d’Afrique de l’ouest. Cette découverte souleva beaucoup d’émotion tant elle posait de questions. Franck Joseph a fait des recherches sur plus de 7000 objets sortis de la caverne d’Illinois.
Les Olmèques ont développé la culture du maïs qui deviendra la base de l’alimentation mexicaine, mais qui n’existait sûrement pas sur le continent américain avant eux.
En 2004, l’Université de Miami a découvert que les Olmèques possédaient, 650 ans A.C., un système d’imprimerie par rouleaux, comme il est encore pratiqué en Afrique.
Comment sont-ils arrivés ? On a dit que, dans des temps anciens, des populations noires avaient été implantées en tant qu’esclaves en Amérique du sud par des Phéniciens. Mais aurait-on élevé des statues aux esclaves ?
Deux courants relient les côtes africaines à celles des Amériques :
le courant de Guinée qui descend le long du golf de Guinée, sous l’équateur, remonte l’Atlantique en travers pour arriver au Brésil, et le courant des Canaries qui, partant des Iles Canaries, remonte vers l’Afrique du Nord par le Cap Vert et rejoint le Gulf Stream qui atteint l’Amérique du Nord. Par exemple, dans les années 60, l’expédition de Thor Heyerdhal sur le Râ II, privée de gouvernail, a montré que l’on pouvait traverser l’Atlantique en se laissant porter par les courants qui descendent le long du golfe de Guinée pour remonter ensuite jusqu’aux Caraïbes.
Des récits d’explorateurs affirment la présence avant Colomb de groupes de race noire au Mexique et aux Caraïbes (Cf Ivan Van
Setima : «Ils étaient là avant Colomb»). Récits de Fernando Colomb, Rodrigo de Colmenares, Vasco Nunez de Balboa, Capitaine
Kerhallet…
Comme le dit Van Sertima, il ne s’agit pas de dire qu’un groupe est supérieur à l’autre, argument servant colonialisme et génocides. Il s’agit simplement de reconnaître que tous ont été capables de progrès et de prodiges. Et la seule attitude progressiste, humanitaire ,écologique est l’humilité devant les découvertes des autres, l’adoption de leurs acquis et la remise en question personnelle de chacun pour résoudre les problèmes communs à tous.
Danièle El Guedj
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mardi 14 octobre 2014

EMPIRES D'AFRIQUE


Plusieurs grands royaumes jalonnent l'histoire du continent noir. hormis celui d'egypte Par ailleurs, des découvertes archéologiques plus récentes, comme celles faites au zimbabwé, témoignent de l'existence en Afrique de civilisattions parfois très avancées, contemporaines de celles de l'Occident chrétien.



L'Empire songhaï



Carte de l empire songhai
Carte de l'empire songhai

L' Empire Songhaï, ou empire des Sonrhaïs, est un État de l'Afrique de l'Ouest qui exista entre le XVème siècle et le XVIème siècle. Sa capitale était Gao.


Histoire

L'État Songhaï fut fondé à Koukia au VIIe siècle, suite aux métissages qui s'effectuèrent entre les Sonrhaïs, et les Berbères dirigés par le chef Za el-Ayamen, qui fuyaient devant l'invasion arabe. Ce métissage entre Sonrhaïs et Berbères donnera la dynastie des Dia.

Initialement petit royaume au niveau du fleuve Niger au VIIème siècle, qui sera vassal des empires du Ghana et du Mali, il devient empire, durant le XVème siècle. L'empire Sonrhaï s'étendait sur plus ou moins le Niger, le Mali et une partie du Nigeria actuels.

Vers 1010, les rois de Koukia s'installèrent à Gao et se convertirent à l'islam. La ville voisine de Tombouctou devient le point de regroupement des caravanes et le centre du commerce transsaharien, ce qui en fait non seulement la métropole économique de l'empire mais aussi le principal centre religieux et intellectuel. Cette cité mystérieuse s'honore alors de nombreux monuments en pisé (mélange de terre et de paille), telles les mosquées Djingareyber, Sidi Yaya et Sankoré. Le Français René Caillié la découvrira bien plus tard.

Vers l'an 1300, le Songhaï passe sous la coupe de l'empire du Mali. Mais il retrouve son indépendance sous le règne de Sonni Ali Ber de la dynastie des Si 1464 - 1492 qui combat les Peuls et les Touareg, ainsi que les lettrés musulmans de la ville sainte de Tombouctou. Sonni Ali tente de préserver la culture africaine de son royaume.

Le successeur de Sonni Ali, Sarakollé Mohammed Touré 1493 - 1528, soninké originaire du tekrour, prend le contrepied de sa politique, achève d'islamiser le royaume avec une extrême brutalité que rapporte le voyageur Léon l'Africain. Il fonde la dynastie musulmane des Askia sous laquelle l'empire songhaï largement islamisé et connut son apogée.

Le Songhaï s'effondre en 1591 suite à l'invasion des armées du sultan marocain Ahmed al-Mansur Saadi sous le commandement de Djouder à la bataille de Tondibi. L'empire éclatera en une douzaine de principautés.


Économie

Conquêtes des Saadiens
Conquêtes des Saadiens

Il prospère rapidement grâce au commerce transsaharien, en expédiant vers l'Afrique du Nord du sel et de l'or mais aussi de l'ambre gris, de la gomme arabique, des peaux de léopards et des esclaves. Il reçoit en contrepartie du Maghreb des produits manufacturés (bijoux, armes, étoffes, miroirs…) ainsi que des produits agricoles (blé, chevaux…). Le Songhaï finit par entrer en conflit avec les saadiens pour la possession des mines de sel du désert.

Le royaume de Nubie





Pyramides de Méroé au Soudan - Patrimoine mondial de l UNESCO.
Pyramides de Méroé au Soudan - Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Le royaume de Koush est l'appellation que les égyptiens antiques donnèrent au royaume qui s'établit au sud de leur pays dès l'Ancien Empire égyptien. Ce royaume eut une longévité peu commune et trouve ses origines dans les cultures néolithiques qui se développèrent dans le couloir nilotique du Soudan actuel et de la Nubie égyptienne.

On a longtemps considéré cette culture à l'aune de la civilisation égyptienne et de ce fait peu d'études eurent lieu à son sujet, la reléguant alors soit au stade d'une principauté dépendante du royaume des pharaons ou encore à celui d'un avatar de cette civilisation, ne lui reconnaissant donc aucune spécificité voire une valeur relative.

Depuis les années 1950, et notamment la campagne de sauvetage des monuments nubiens menacés par la mise en eau de la région comprise entre la première et la seconde cataracte suite à l'édification du Haut barrage d'Assouan, un regain d'intérêt des égyptologues pour cette région nous permet aujourd'hui d'affirmer que ce royaume tant à ses débuts au troisième millénaire avant notre ère que jusqu'aux conquêtes chrétiennes du IVe siècle était une culture et une civilisation indépendante et qui réussit la synthèse des différents apports culturels de ses voisins, y compris ceux de l'Égypte, dont il représentera l'ultime évolution aux alentours de l'ère chrétienne alors que Rome dominait l'ensemble des cultures de l'antiquité.


Royaume de Kerma

Le royaume de Kerma formé à partir du site éponyme qui en deviendra la capitale est un royaume assez puissant pour inquiéter son voisin du nord, l'Égypte de l'Ancien Empire qui organisait déjà des expéditions vers le cœur de l'Afrique et de ce fait devait nécessairement passer par les terres contrôlées par les nubiens. C'est principalement de ces sources égyptiennes que nous tenons les informations sur ce peuple présenté alors de manière quelque peu belliqueuse ou qui en tout cas n'entendait pas céder la place dans le contrôle des routes commerciales qui sillonnaient la région et reliaient les grandes régions de l'Afrique Centrale et Australe au reste du continent en évitant - et c'est un point non négligeable - les routes harassantes du Sahara qui déjà à cette haute époque était atteint par une désertification intense et qui ne cessera plus depuis.

On distingue trois périodes pour ce royaume qui couvre 1000 ans ou plus de développement et de civilisation. N'étant pas une civilisation de l'écrit, il est donc assez ardu de restituer son histoire et les grands personnages qui la firent. De ce fait, et à l'inverse des autres civilisations antiques, c'est essentiellement l'archéologie de cette civilisation qui permet de la restituer dans son ensemble, et comme nous ne possédons pas d'écrits propres à ce peuple, nous en sommes réduits à faire des hypothèses sur son évolution culturelle à partir des vestiges qu'il nous a transmis, notamment au travers des innombrables sépultures qui attestent que cette civilisation était une civilisation urbaine, son peuple s'étant regroupé autour de grands centres cultuels et commerciaux.

Premier royaume de Kerma

(XXVème siècle au XXIème siècle avant notre ère)

Sous la dénomination Kerma ancien on entend regrouper l'ensemble des cultures nilotiques du Soudan moyen qui se regroupèrent par chefferies autour d'un puissant monarque qui avait donc sa capitale à Kerma, site du cours moyen du Nil soudanais. La population de cette époque est en effet constituée d'un ensemble de peuplades différentes, davantage marqué par les influences du sud du Soudan. On assiste déjà à un développement de la métallurgie (cuivre mais aussi bronze) et des arts : ébénisterie, ivoire, céramique, dont on a retrouvé beaucoup de témoignages dans les sépultures de l'époque. Les rites d'inhumation sont apparentés à ceux de la culture du Groupe C.

Les tombes acquièrent alors leur forme définitive : une fosse circulaire contenant le défunt inhumé en position contractée et la tête à l'orient, avec un matériel funéraire constitué essentiellement de céramique pour les plus humbles, l'ensemble étant recouvert d'un tumulus autour duquel les offrandes alimentaires sont déposées et les sacrifices funéraires opérés.

Les sépultures royales sont beaucoup plus imposantes (les tumuli royaux à cette époque dépassent alors un diamètre honorable de 40 à 60 mètres) et comportent outre un riche mobilier funéraire, des tombes subsidiaires destinées à l'aristocratie d'alors, tandis que l'entourage immédiat du roi est « sacrifié » le jour de ses funérailles et reçoit donc le « privilège » d'accompagner son souverain dans l'au-delà. Le site de Kerma est en plein essor et de nombreuses constructions attestent l'existence d'une monarchie organisée et à laquelle l'ensemble de la région vouait une certaine déférence.

Au nord de cette région, la Nubie était dominée par des peuplades que l'on regroupe sous le terme de Groupe C et qui interdisaient l'accès au sud en contrôlant drastiquement le commerce, voire en pillant les convois qui revenaient en Égypte ou en partaient. À l'Ancien Empire cette situation devenait critique pour les égyptiens qui avaient besoin de cet accès pour obtenir des biens précieux et rares en provenance de l'Afrique centrale.

Avec le temps le Groupe C semble avoir peu à peu pacifié ses relations avec son voisin égyptien allant jusqu'à fournir des mercenaires aux troupes des pharaons de la VIe dynastie égyptienne. En retour l'Égypte lui garantissait une relative sécurité aussi bien au niveau militaire qu'économique, notamment en palliant les périodes de famines par l'envoi de grain aux peuples de la région. Les débouchés sur les mines d'or du désert oriental y étaient certainement déjà pour quelque chose.

Soldats nubiens enrôlés dans l infanterie égyptienne - XIe dynastie égyptienne - Musée du Caire
Soldats nubiens enrôlés dans l'infanterie égyptienne - XIe dynastie égyptienne - Musée du Caire

En revanche le lointain royaume de Kerma représentait toujours un danger pour les expéditions commerciales qui entraient alors sans doute en concurrence avec le jeune royaume dont l'influence grandissait. Deux groupes de population et de culture distinctes occupaient donc toute la vallée du Nil soudanais jusqu'aux environs de la cinquième cataracte et formaient alors deux puissantes civilisations proto-urbaines avec lesquelles il fallait compter. On assiste en effet sur tout le long de la vallée à la sédentarisation progressive des peuples et à l'établissement de villages qui peu à peu deviennent de grosses bourgades. Kerma était alors déjà une cité étendue.

Deuxième royaume de Kerma

(XXIème siècle au XVIIIème siècle avant notre ère)

À dater de l'époque du Kerma moyen, on assiste au développement du royaume et de sa culture notamment des pratiques funéraires ; les défunts sont toujours inhumés en position fœtale la tête à l'est avec un riche mobilier funéraire et on peut suivre à travers l'évolution de ces pratiques et le développement des tumuli une hiérarchisation de plus en plus marquée de la société. Une véritable classe aristocratique voit donc le jour et préfigure la puissance du royaume à la période suivante. De rares contacts directs ont lieu avec les voisins du nord mais le commerce est florissant et atteste de la stabilité de la région. On retrouve des traces de son réseau commercial sur les terres de Chillouk au sud de la vallée du Nil et jusque dans les montagnes du Tibesti.

Au nord du pays, le Groupe C domine toujours la vallée jusqu'à ce que les pharaons du Moyen Empire égyptien annexent littéralement la région jusqu'au Batn el-Haggar. On assiste alors à une réaction du royaume de Kerma qui protégera ses cités derrières des remparts et, signe des temps, les défunts masculins seront alors inhumés avec leurs armes de manière systématique.

Troisième royaume de Kerma

(XVIIIème siècle au XVIème siècle avant notre ère)

Le royaume de Koush durant le Kerma classique étend son territoire de la première cataracte, aux environs d'Assouan, jusqu'à la quatrième cataracte suite à l'alliance des peuples nubiens (Groupe C) et du royaume de Kerma qui en devient alors la capitale. Les relations avec le voisin du nord sont au début pacifiques et le commerce est florissant avec toute la vallée du Nil et l'Afrique centrale.

On assiste à un bond de l'agriculture et de l'urbanisation de la région. Grandes constructions dans la capitale et nécropoles royales avec tumuli colossaux (certains dépassent les 100mètres de diamètre). Au niveau culturel on assiste à un maintien des coutumes et traditions locales bien que certains éléments architecturaux ou décoratifs soient empruntés à la culture égyptienne qui reste assez présente sur le nord du royaume. Des relations diplomatiques entre Kerma et les dynastes Hyksôs du delta du Nil sont prouvées et attestent que les deux puissances cherchèrent à passer alliance afin de contrer la montée en puissance d'une dynastie rivale située à Thèbes. L'un de ces souverains, Kamosé reprendra alors l'avantage sur le royaume de Kerma repoussant sa frontière au sud d'Éléphantine. Son successeur Ahmôsis Ier poursuivra cette conquête des territoires du Soudan.

Domination égyptienne

(XVIème siècle au XIIème siècle avant notre ère)

Les pharaons du Nouvel Empire égyptien étendent leur domination jusqu'à la IVe cataracte (Nubie égyptienne). Destruction du royaume de Kerma par Ahmôsis Ier puis Amenhotep Ier et contrôle des routes commerciales ainsi que des mines d'or du désert oriental.

Construction des sites et monuments en Nubie égyptienne :

 Beit el-Ouali,
 Gerf Hussein,
 Kouban,
 Ouadi es-Séboua,
 Amada,
 Aniba,
 Derr,
 El-Lessiya,
 Qasr Ibrim,
 Abou Simbel.

Construction des sites et monuments en Nubie soudanaise et au Soudan :

 Faras,
 Aksha,
 Bouhen,
 Semna,
 Ouronarti,
 Koumma,
 Amara,
 Saï,
 Sédeinga,
 Djebel Dosha,
 Soleb,
 Sésébi,
 Pnoubs,
 Argo,
 Kaoua,
 Napata (Djebel Barkal),
 Kourgous.

Installation d'un vice roi pour cette région qui subit une égyptianisation affichée. Capitale à Aniba.

Au XIème siècle avec la fin de la domination égyptienne sur le Soudan suite à l'éclatement de l'Égypte en plusieurs royaumes rivaux, la Nubie devient indépendante autour du vice roi de Koush dont le dernier représentant attesté est Panéhésy (règne de Ramsès XI) et permet ainsi le développement à nouveau des chefferies et des principautés au Soudan qui semblent coexister pacifiquement notamment au sud du pays.

Au Xème siècle on assiste alors à la constitution d'une principauté autour d'une dynastie locale à Napata (Djebel Barkal). Cette dynastie trouverait ses origines dans la lointaine Méroé alors encore simple place commerciale. Peu à peu l'influence de la principauté s'étend sur l'ensemble des royaumes du Soudan et constitue un puissant royaume au cœur de l'Afrique occidentale et centrale.
Règne de six souverains inconnus. Au IXème siècle suite à une guerre civile qui plonge la thébaïde dans le chaos, une partie du clergé de Karnak se réfugie à Napata sous la protection des princes de Koush.

Royaume de Napata

(VIIIème siècle au IVème siècle avant notre ère)

Avec le règne du prince Alara puis celui du roi Kachta le Koushite, on assiste à la conquête de la Basse Nubie puis de la Haute-Égypte. On peut alors considérer cette période comme l'apogée du royaume de Napata dont la dynastie réclame l'héritage de l'Égypte. En effet, devant l'anarchie qui y règne, Piyé (Piânkhy), puis après lui ses successeurs, interviennent et montent sur le trône d'Égypte fondant la XXVe dynastie égyptienne. Leur royaume s'étend alors de la VIe cataracte aux environs de Khartoum jusqu'à la Méditerranée.

Pharaons de la XXVe dynastie égyptienne issus de Napata

 Piyé,
 Chabaqa,
 Chabataqa,
 Taharqa,
 Tanouetamani.

Tous règneront sur le royaume de Koush et d'Égypte.

De cette époque date la construction des temples napatéens de la Nubie actuelle et du Soudan. Cet empire prendra fin à la seconde moitié du VIIème siècle avec la conquête de l'Égypte par les Assyriens. Le royaume qui conserve Napata comme capitale retrouve alors ses frontières originelles.

Royaume de Méroé

(IVème siècle avant, au IVe siècle de notre ère)

À la fin du -IVème siècle, les rois de Nubie font face à une invasion venue du Nord, quittent Napata et se réfugient plus au Sud à Méroé. Développement de la culture méroïtique dans toute la vallée du Nil et relations commerciales étroites avec le royaume lagide d'Égypte. Des conflits éclatent entre les deux puissances et trouveront leur paroxysme lors de la conquête romaine au -Ième siècle.

Candace nubienne
Candace nubienne

Règne des rois de Méroé :

 Arkamani Ier (-275 à –250) il construit de grandes pyramides à Méroé,
 Arnékhamani (-235 à –218),
 Adikhalamani,
 Arkamani II,
 Candace (reine) Chanakdakhéto (-170 à –150),
 Tanéyidamani (-110 à -90),
 Téritéqas,
 Candace Amanitoré Ire,
 Candace Amanishakhéto (-35 à -20),
 Natakamani,
 Candace Amanitoré II (-12 à +12),
 Chorkarer.

Construction des sites et monuments :

 Philæ,
 Kalabsha,
 Dakka,
 Qasr Ibrim,
 Tabo,
 Napata,
 Méroé,
 Musawarat es-Sofra,
 Naga,
 Wad-Ben-Naga,
 Basa,
 El-Hassa,
 Hosh-Ben-Naga,
 Djebel Qeili,
 Soba,
 Khartoum.

Développement des cultes des dieux soudanais : Dédoun le premier de Nubie, Apédémak le grand dieu du Sud, Arsénouphis et Mandoulis.

Nécropole de pyramides royales à Méroé : bien qu'on assiste au IIIème siècle à un bref retour de la nécropole royale à Napata, qui doit correspondre à une reprise d'influence de la région du nord du Soudan par le royaume de Koush (probablement au moment où les lagides perdront leur suzeraineté sur la Haute-Égypte) celle-ci est en fait officiellement à Méroé.

La pyramide N19 du site de Méroé, au centre
La pyramide N19 du site de Méroé, au centre

Lors de la découverte des nécropoles royales de Méroé au XIXe siècle, une véritable chasse au trésor eut pour effet la destruction systématique des pyramides dans l'espoir de découvrir dans leur maçonnerie des caches et chambres secrètes abritant les trésors des rois soudanais.

Excepté le trésor de la candace Amanishakhéto découvert enveloppé dans des linges dans un chaudron en bronze (oublié par les pillards ?) cette campagne de destruction systématique n'eut que peu de résultat, la plupart des tombes royales ayant été pillées à la fin de l'antiquité et laissa les nécropoles royales en ruine.

En fait les pyramides de Méroé sont conçues de la même manière que celles de Napata, à savoir une sépulture aménagée dans le sous-sol du monument, le plus souvent formé d'une seule pièce, dans laquelle était inhumé le royal défunt avec son mobilier funéraire le jour de ses funérailles. C'est alors que la pyramide était édifiée par les héritiers du défunt. Ces monuments n'avaient donc pas d'autre but que de signaler la sépulture royale et ainsi précédées d'une chapelle funéraire avec un petit pylône, hérité de l'architecture religieuse égyptienne, qui le plus souvent portait une représentation du roi ou de la reine massacrant rituellement les ennemis du royaume. Cette chapelle de culte adossée au monument funéraire pyramidal comportait une représentation d'Osiris en ronde bosse qui finit par disparaître à la fin de la période méroïtique.

Cette époque est troublée par de nombreux conflits avec les tribus et peuplades nomades du désert occidental et oriental qui poussé par la désertification inexorable de la région cherchaient de nouvelles terres pour s'installer. Les rois et reines de Méroé durent ainsi sans cesse repousser ces incursions abandonnant parfois le contrôle de la Nubie puis le reprenant assimilant à nouveau ces cultures dans son orbite d'influence.

Les relations avec l'Égypte lagide sont inégales en fonction de la puissance de cette dernière. Ainsi au début de la prise de pouvoir des premiers Ptolémées les deux royaumes entretiennent des échanges commerciaux et culturels qui favorisent le développement économique de la Nubie. Des temples et des chapelles sont construites conjointement notamment à Kalabsha en l'honneur du dieu Mandoulis et à Philæ en l'honneur d'Arsénouphis.

En revanche au IIème siècle, avec l'affaiblissement de la monarchie d'Alexandrie, la zone frontière semble annexée par les souverains koushites qui poussèrent peut être leur avantage en aval de la première cataracte. On sait qu'en tous les cas la thébaïde échappa au contrôle des Ptolémées pendant près d'un siècle et qu'un petit royaume s'y forma, sans doute soutenu par son puissant voisin du sud.

Ptolémée V finit par réduire cette sédition de la Haute-Égypte et poussa son expédition jusqu'à Napata, il dut cependant rebrousser chemin, sans doute devant l'hostilité permanente des populations locales comme autrefois le Grand roi des Perses Cambyse II échoua dans cette voie. Le royaume de Méroé restait invaincu et à nouveau la frontière est fixée à Assouan. Les relations commerciales reprirent jusqu'à la fin de l'époque lagide en Égypte lors de l'invasion romaine et le suicide de Cléopâtre VII en -30.

En -24, conquête de Philæ et d'Assouan par la candace Amanishakhéto. Conquête de la Nubie par les romains qui seront stoppés par la reine. Traité de paix entre Rome et Méroé en -21, dit traité de Samos. La frontière est fixée à Maharraqa et à dater de cette époque les deux empires entretiendront des relations commerciales florissantes. De nouveaux programmes architecturaux ont lieu en Nubie conjointement contrôlée pendant les premiers siècles de notre ère. Cependant les relations seront parfois tendues pour des raisons essentiellement économiques (mines d'or notamment).

Néron par exemple organisera une expédition sans lendemain vers Méroé (échec de l'expédition ?). De son côté le royaume de Méroé organisera des expéditions vers le nord dans le but de garantir l'accès à ses lieux de cultes.

À la seconde moitié du IVe siècle, des incursions répétées du royaume d'Axoum entament le royaume de Méroé. C'est à cette époque que l'on situe traditionnellement sa chute sous les coups des rois Ella-Amida et Ezana d'Éthiopie. La dernière sépulture royale méroïtique que l'on ait découverte est datée des environs de 350, ce qui démontre que malgré ces assauts de l'histoire la civilisation de Méroé n'avait pas été totalement anéantie par le royaume chrétien d'Éthiopie.

Royaumes post-méroïtiques

Éclatement du royaume de Méroé en trois royaumes :

 En Basse-Nubie, royaume de Nobatie,
 En Haute-Nubie, royaume de Makurie,
 La région de Méroé devient le royaume d'Aloua ou Alodie.

En 450, alliance des Nobades et des Blemmyes contre Rome pour la défense de leurs lieux de cultes dont l'île de Philæ était le principal sanctuaire. En 453 signature d'un traité de paix entre les belligérants autorisant les soudanais à pratiquer leur culte d'Isis librement. Sépultures royales d'El-Hobagi et nécropoles de Qoustoul et Ballana.

Vers 540 christianisation des royaumes nubiens.


 Le royaume d'Aksoum

 

 Aksoum ou Axoum. D'abord simple siège de principauté (Ie s.), elle devint assez vite la capitale de la première province d'un royaume «féodal» qui regroupait de nombreux petits Etats de l' ETHIOPIE septentrionale.
A partir de la fin du IIe siècle, les Aksoumites s'imposèrent aux Etats de l'Arabie méridionale, étendirent leur autorité aux régions situées entre le plateau du Tigré et la vallée du Nil et contrôlèrent le royaume de Méroé. Leur empire connaît alors une grande prospérité et occupe une place de premier plan dans le commerce international. Premier Etat de l'Afrique tropicale à battre sa monnaie, Aksoum est aussi, depuis la conversion de son roi Ezana, le premier évêché d'Ethiopie (340).
Au VIe s., son roi Kaleb monte une importante expédition maritime et va châtier les Juifs d'Arabie du Sud, coupables d'avoir massacré les coptes de Zafare et de Nagran. Mais l'empire d'Aksoum, cerné au nord par les nomades musulmans bedjas, au sud par les Aguews judaïsés, décline peu à peu puis, au Xe s., finit par disparaître. Aksoum, cependant, reste la métropole religieuse de l'Eglise copte éthiopienne. 

 L'empire Monomotapa

 L' Empire du Grand Zimbabwe aussi appelé Monomotapa, Mwene Mutapa, Munhumutapa ou Mutapa était un royaume médiéval (c. 1450-1629) situé en Afrique australe et recouvrant les territoires des actuels Zimbabwe et Mozambique. Sa capitale était le Grand Zimbabwe.


Histoire de l'empire

L enceinte de Grand Zimbabwe, la capitale
L'enceinte de Grand Zimbabwe, la capitale

L'empire fut établi par les Gokomere qui étaient les ancêtres du peuple moderne shona. Le Grand Zimbabwe atteint son apogée autour des années 1440 grâce au commerce de l'or. Celui-ci était exporté depuis le territoire de l'empire vers le port de Sofala au sud du delta du Zambèze, où les commerçants arabes l'achetaient. Les textiles du Gujerat étaient échangés contre l'or le long des côtes. Mais, rapidement, la pression des commerçants européens et arabes commença à changer l'équilibre des forces dans la région.

Les Portugais débutèrent leur tentative de dominer l'État Shona dès 1505 mais restèrent confinés sur la côte pendant de longues années, d'après Fernand Braudel jusqu'en 1513.

L'empire Monomotapa fut ensuite mis en pièce par des factions rivales, et l'or des rivières qu'il contrôlait commença à s'épuiser. Le commerce de l'or fut ensuite remplacé par le commerce des esclaves. À cette époque, les États arabes de Zanzibar et Kilwa devinrent dominants dans la région grâce à la traite des Noirs vers l'Arabie, la Perse et l'Inde. (Braudel p. 430)

L'empire fut finalement conquis en 1629 par les Portugais et ne redevint jamais indépendant. Les derniers représentants des familles régnantes établirent un autre royaume Mutapa au Mozambique, parfois appelé Karanga. Les rois Karanga s'appelaient Mambos (pluriel) et régnèrent sur la région jusqu'en 1902.


Empereurs et rois

 Mwenes ou Monomatapas du premier Empire Mutapa :
    Nyatsimba Mutota (c. 1430–c. 1450)
    Matope Nyanhehwe Nebedza (c. 1450–c. 1480)
    Mavura Maobwe (1480)
    Mukombero Nyahuma (1480–c. 1490)
    Changamire (1490–1494)
    Kakuyo Komunyaka (1494–c. 1530)
    Neshangwe Munembire (c. 1530–c. 1550)
    Chivere Nyasoro (c. 1550–1560)
    Chisamharu Negomo Mupuzangutu (1560–1589)
    Gatsi Rusere (1589–1623)
    Nyambo Kapararidze (1623–1629)

 Mwenes ou Monomatapas du deuxième royaume Mutapa :
    Cangara II (1803 - 1804)
    Mutiwapangome (1804 - 1806)
    Mutiwaora (1806)
    Cipfumba (1806 - 1807)
    Nyasoro (1807 - 1828)
    Cimininyambo ou Kandeya II (1828 - 1830)
    Dzeka (1830 - 1849)
    Kataruza (1849 - 1868)
    Kandeya III (1868-1870)
    Dzuda (1870-1887)
    Cioko Dambamupute (1887-1902)

Le rôle du commerce de l'or

L'empire a eu un autre effet indirect sur l'histoire de l'Afrique Australe. L'or de l'empire inspira aux Européens la croyance que le Monomotapa détenait les légendaires mines du Roi Salomon mentionnées dans la Bible. Cette croyance fut l'un des facteurs qui conduisit la compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) à fonder la colonie du Cap, qui débouchera sur la création de l'État d'Afrique du Sud.

Il ne s'agit pas de suggérer que ces légendes étaient la raison première de la fondation de la ville (son objet principal était de créer un lieu à mi-parcours où les bateaux allant et venant d'Inde pouvaient se ravitailler), mais elles furent abondamment utilisées pour convaincre la population peu éduquée de venir s'y établir. Des archives témoignent de ce que la plupart des premiers colons rêvèrent de trouver la mythique cité de l'Or, exactement comme les premiers colons en Amérique du Sud recherchèrent Eldorado.

Ironiquement, l'Afrique du Sud avait les plus grandes réserves connues d'or dans ce qui devint Johannesburg, mais cela prit au moins deux cents ans avant que cela fût prouvé et que la ville ne fût fondée. Johannesburg est encore souvent citée comme la « cité de l'or » et en fait son nom reflète exactement cela dans la plupart des langues indigènes (Gauteng en Sotho ou Egoli en Zoulou).

Source

 Fernand Braudel, volume III de Civilisation matérielle et capitalisme, 1979 



L'empire du Mali

 

 L’Empire du Mali est un empire africain du Moyen Âge. Il a été créé au XIIIème siècle par Soundiata Keita et connut son apogée au XIVème siècle. Il est le berceau de la charte du Manden.

Géographie
L'empire du Mali s’étendait entre le Sahara et la forêt équatoriale, l'Océan Atlantique et la Boucle du Niger soit sur les actuels Mali, Burkina Faso, Sénégal, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mauritanie et une grande partie de la Côte d'Ivoire.

Il était un carrefour important entre les peuples nomades du Sahara et les peuples de l'Afrique noire équatoriale.

Son économie reposait sur l'agriculture, l'artisanat, l'exploitation des mines d'or, et le commerce de l'ivoire vers le bassin méditerranéen.



Histoire


Les origines

La région du Manding (ou Manden) était divisée en trois provinces dirigées par les clans malinkés : les Condé régnaient sur la province du Do, les Camara sur le Bouré et les Keïta alliés aux Traoré et aux Konaté dans le Kiri. Vers 1050, le clan des Keïta l’emporte sur les autres. Ils se convertissent à l’islam et refusent la soumission à l’empire du Ghana.

À la fin du XIIe siècle, règne Naré Maghann Konaté, père de Sundjata Keïta. Il chercha à s’allier avec les royaumes voisins afin de s’opposer aux nomades venant du Sahara capturer des esclaves.
Le Manding (ici dans la région de Siby) est le berceau de l Empire du Mali
Le Manding (ici dans la région de Siby) est le berceau de l'Empire du Mali

Au nord, Soumaoro Kanté, roi du Sosso conquiert les petits royaumes voisins au XIIIe siècle et constitue une armée très disciplinée. Voulant contrôler les mines d’or, Soumaoro Kanté attaque le Manding.

Soundiata Keïta

La vie de Soundiata Keïta nous est connue par les traditions orales rapportées par les griots: sous la forme d'une épopée légendaire, elles en font un héros-fondateur. Néanmoins de brèves mentions du personnage et du contexte géopolitique à l'époque de son règne chez deux auteurs arabes du XIVème siècle (Ibn Khaldun et dans une moindre mesure Ibn Battuta), ainsi que dans les chroniques écrites du XVIIème siècle, confirment qu'il fut bien un personnage historique et corroborent certains faits évoqués dans les sagas orales.

En difficulté devant les attaques de Soumaoro Kanté, les malinkés font appel à Soundiata Keïta.
Selon la tradition racontée par les griots, Soundiata Keïta serait né handicapé et ce n’est que tard qu’il aurait pu marcher. Il aurait été persécuté par son frère aîné Dankaran Tuman, ce qui l'aurait poussé à s’exiler à Néma.

Vers 1230, il devient roi et il réunit les clans malinkés à Siby. Selon les traditions orales, il aurait organisé une armée composée de dix mille cavaliers et de cent mille fantassins et entrepris la guerre contre le roi du Sosso. Après plusieurs batailles, c’est vers 1235 que Soundiata Keïta vainc l’armée de Soumaoro à Kirina. Selon la légende, Soumaoro disparaît dans les montagnes autour de Koulikoro. Sundjata Keïta conquiert alors tous les royaumes de la région qu’il unifie pour former l’Empire du Mali. Il est proclamé « Mansa » ce qui signifie « Roi des rois ». Il met en place une organisation administrative et militaire. La population est répartie en 30 clans : 16 clans d'hommes libres; 4 clans de griots; 5 clans maraboutiques, et 5 clans d'artisans. Pour rassembler ces clans, il instaure le système de parenté à plaisanterie. Il met en place deux gouvernements militaires au Nord à Soura et au Sud à Sankaran. Il établit la capitale de l’Empire à Niani.
Carte de l empire du Mali à son apogée
Carte de l'empire du Mali à son apogée

Après ces conquêtes, le règne de Sundjata Keïta est connu pour être une époque de paix, de prospérité et de liberté suite à la proclamation de la Charte du Manden. L’empire du Mali regroupait alors des populations issues de différentes ethnies (Malinkés, Bambaras, Wolofs, Toucouleurs)

Sundjata Keïta meurt vers 1255, vraisemblablement par noyade. Selon la légende, il se serait transformé en hippopotame.

Les successeurs de Soundiata Keïta

À la mort de Soundiata Keïta, plusieurs de ses fils lui ont succédé : Ouali Mansa wullen (vers 1255 - vers 1270), Ouati (vers 1270 - vers 1274), Khalifa (vers 1274 - vers 1275). Ensuite, c’est Abu Bakr (Abubakar I) (vers 1275 - 1285), petit-fils de Soundiata Keïta qui prend le trône.

Après la mort de ce dernier, Sakoura, qui ne fait pas partie de la lignée des Keïta, s’empare du trône et règne pendant 15 ans, de 1285 à 1300 pendant lesquels il va consolider l’Empire.

À sa mort, les descendant de Soundiata Keïta retrouvent le pouvoir avec Gao (vers 1300-1305), puis le fils de ce dernier, Mohammed ibn Gao (vers 1305-1310), enfin son neveu Aboubakri II (vers 1310-1312).
Aboubakri II est devenu célèbre en lançant deux expéditions pour connaître les limites de l’océan. En effet, Ibn Fadl Alla Al Omari rapporte qu'Aboubakry II aurait d'abord équipé deux cents « navires » en vue d'explorer l'autre rive de l'Océan Atlantique ; dont aucun équipage ne serait revenu. Puis il en affréta deux mille autres dont il prit le commandement, mais ne revint jamais de son expédition. La tradition malinké le considérant alors comme mort, ce qui en justifia la succession, en l'occurrence, par son fils Kankou Moussa.

 Soundiata Keïta (1240-1255)
 Ouali Keïta (1255-1270)
 Ouati Keïta (1270-1274)
 Khalifa Keïta (1274-1275)
 Abu Bakr (1275-1285)
 Sakoura (1285-1300)
 Gao (1300-1305)
 Mohammed ibn Gao (1305-1310)
 Aboubakri II (1310-1312)

Kankou (Mansa) Moussa

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Vers 1312, Kankou Moussa (ou Kango Moussa, ou Kankan Moussa, ou Mansa Moussa), arrive au pouvoir. C’est sous son règne que l’Empire du Mali atteint son apogée : de l'Adrar des Ifoghas à l'estuaire de Gambie.

En 1324, il effectue un pèlerinage à la Mecque dont la tradition et les sources arabes garderont le souvenir des fastes : accompagné de milliers de serviteurs et d’esclaves, il aurait emporté tellement d’or (environ 10tonnes) que le cours du métal précieux aurait baissé pendant plusieurs années. Sa générosité aurait frappé les esprits. Néanmoins, selon Elikia Mbokolo, Mansa Moussa aurait vendu la plupart des esclaves (8700 à 14000 selon des sources) en Égypte et en Arabie.

Toutefois, Serge Daget et François Renault observent qu'à ce propos les sources arabes ne sont pas unanimes, ni sur les effectifs (de 8000 à 14000) du cortège de Kankou Moussa, ni sur leur statut : tantôt on parle d'« esclaves », tantôt de « sujets » ou encore de « personnes » ; sans toujours savoir s'ils ont été vendus par le Mansa Mali.

Kango Moussa revient au Mali accompagné de plusieurs hommes de science et de culture dont Abou Ishaq es-Sahéli, originaire de Grenade qui a été l’architecte de la Mosquée Djingareyber de Tombouctou construite en 1328 à Tombouctou. Mansa Moussa meurt en 1337.

Les successeurs de Kankou (Mansa) Moussa et le déclin de l’Empire du Mali

  L Afrique au XIIIe siècle :    Mamelouk; Perse; Arabes; Yémen. califat hafcide; Kanem; Touareg; 1-Mérinides; 2 - Abdalwadides; Empire du Mali. Éthiopie; Aloa (*); Toundjour. comptoirs arabes ; Zanzibar; Kitara (*); Grand Zimbabwe; Feti; Khoï; San (*).
L'Afrique au XIIIe siècle : Mamelouk; Perse; Arabes; Yémen. califat hafcide; Kanem; Touareg; 1-Mérinides; 2 - Abdalwadides; Empire du Mali. Éthiopie; Aloa (*); Toundjour. comptoirs arabes ; Zanzibar; Kitara (*); Grand Zimbabwe; Feti; Khoï; San (*).

Plusieurs empereurs se sont succédé : Mansa Maghan (1337-1341), Mansa Souleymane, frère de Mansa Moussa (vers 1341-1360), son fils Kassa (vers 1360), Mari Diata II, fils de Mansa Maghan (vers 1360-1374), son fils Moussa II (vers 1374-1387), Magha II (vers 1387-1389), et l'usurpateur Sandaki (vers 1389-1390).

Après la mort de Mansa Souleymane, des querelles de successions affaiblissent l’Empire qui sera attaqué par les Mossi, les Touaregs puis les Songhaïs. Entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, Le Mali se réduit à ses dimensions d’origine.

 Kanga Moussa (ou Kouta Moussa) (1312-1337)
 Maghan (1337-1341)
 Mansa Souleiman (1341-1360)
 Kassa (1360)
 Mari Diata II (1360-1374)
 Musa II (1374-1387)
 Maghan II (1387-1389)
 Sandaki (1389-1390)
 Mahmud (1390-1400)
 Mansas inconnus (1400-1546)


 Le royaume du Bénin


 Le royaume du Bénin a été l'un des rares grands royaume d'Afrique de l'Ouest côtière à avoir atteint une taille importante en dehors de l'influence de l'Islam, et avant tout contact avec les Européens. Son territoire correspond au sud-ouest de l'actuel Nigeria. Et même, sur une carte hollandaise de 1705, réimprimée en 1907 par sir Alfred Jones, le pays noté grand Benin correspond à la partie du Nigeria située au sud-ouest du fleuve Niger, du Bénin actuel et d'une partie du Togo.


Les origines

La création du royaume date du XIIIe siècle. La genèse est incertaine, mais certains écrits traditionnels racontent que les habitants d'Edo ont invité le prince Oranmiyan du royaume Yoruba voisin de Ife pour les protéger de la tyrannie des Ogisos. D'autres versions prétendent que le prince Oranmiyan a dirigé une invasion qui a rejeté les Ogisos qui dirigeaient la région depuis -355. Il est généralement admis qu'Eweka, le fils d'Oranmiyan, fut le premier Oba (roi) du Benin.

Dans les premières étapes de l'émergence du royaume, le pouvoir restait au concile des chefs, le Uzama, avec le Oba à leur tête. Sous le règne du Oba Owedo, à la fin du XIIIème siècle le pouvoir commence à passer plus fermement dans les mains du Oba.

En Europe, il était connu avant le XVe siècle qu'au-delà du Maghreb, les Arabes obtenaient de l'or de peuplades noires.

L'âge d'or

Territoire bénin en 1625
Territoire bénin en 1625

Plaque en laiton du XVIe siècle représentant l entrée du Palais du Oba du Benin
Plaque en laiton du XVIe siècle représentant l'entrée du Palais du Oba du Benin

L'âge d'or du royaume du Benin commence avec Oba Ewuare, dit le grand, qui régna de 1440 à 1473. Il commence par renforcer son pouvoir en créant d'autres catégories de chefs pour affaiblir le pouvoir du Uzama, et contrer les factions politiques. Il débute une série de conquêtes : Idah vers le nord, Owo et Akure en pays Ibo, à l'ouest du Niger. Le royaume devient un empire, et Edo, qu'il fait fortifier, en est la métropole. Le Oba a désormais une nature semi-divine, et Ewuare institue l'hérédité du titre.

C'est à la fin du règne d'Ewuare, en 1472, que Ruy de Sequeira, un navigateur portugais, établit un premier contact avec le royaume du Benin. Cependant, ce contact est sujet à controverse chez les historiens.

Le fils d'Ewuare, Ozolua le conquérant, poursuit l'extension de l'empire. Lagos devient une ville de garnison pour les troupes. En 1486, un autre navigateur portugais, Joao Affonso d'Aviero, entre en contact avec le royaume et des échanges d'ambassadeurs entre les deux pays vont s'établir, ainsi que des échanges commerciaux : le Benin envoie du poivre, des peaux de léopards, de l'ivoire, des vêtements traditionnels, des objets artisanaux de bois et de terre cuite. En échange, ils reçoivent vêtements, lunettes... et surtout des armes à feu qui favorisent le pouvoir militaire et accélère encore l'expansion pendant tout le XVIe siècle. Les missionnaires portugais avaient comme instructions de convertir le Oba au catholicisme, mais la position de celui-ci en tant que chef du culte de son peuple fait échouer ce projet.

C'est avec le fils d'Ozolua, Oba Esigie, qui règne de 1504 à 1550, que le royaume atteint son apogée, surtout dans le domaine des arts et de la culture. Des explorateurs anglais ont rapporté que Esigie pouvait lever une armée de vingt mille hommes dans la journée, et jusqu'à cent mille hommes si nécessaire. Esigie crée aussi le titre de reine-mère pour fêter sa mère Idia ; les plus anciennes têtes de reine en laiton, un des chefs d'œuvre de l'art beninois, datent de cette époque.

Esigie, dans un effort pour diffuser le christianisme auprès de son peuple envoie Ohen-Okun, le prêtre de Ughoton, comme ambassadeur auprès du roi du Portugal en échange de missionnaires catholiques, les deux rois échangent de nombreux cadeaux précieux. Esigie autorise aussi la construction d'églises dans les villes de Ogbelaka, Idumwerie et Akpakpava. L'église Aruosa de Benin City est une survivance de cette époque.

La première expédition britannique au Benin date de 1553. Rapidement des échanges commerciaux s'établissent, notamment d'ivoire, d'huile de palme et de poivre.

Le déclin

En 1702, le Hollandais David Van Nyendal décrit le régime alimentaire typique du royaume à la fin de son âge d'or, à base de bœuf, mouton et poulet. L'influence du royaume diminue au XVIIIe siècle sous la poussée des Yorubas à l'ouest, des Britanniques au sud et des Nupes au nord. Cependant, elle reprend de l'essor au XIXe siècle avec le commerce de l'huile de palme.

La destruction

Dans les années 1880 et 1890, la pression des Britanniques se fait plus forte. Pour préserver l'indépendance du royaume, le Oba restreint petit à petit les exportations jusqu'à ce que celles-ci ne se fassent plus qu'en huile de palme.

En 1897, le lieutenant Phillips demande un rendez-vous au Oba Ovoramwen pour signer un traité demandant l'arrêt des sacrifices humains. Il se rend à Benin City avec un détachement de neuf hommes, alors qu'il n'a pas encore reçu de réponse. Cette venue est prise comme un acte de guerre par les Béninois et le lieutenant Phillips ainsi que sept de ses hommes sont massacrés.

Les Britanniques lancent une expédition punitive. Une force de 1200 hommes, dirigée par l'amiral Harry Rawson, prend Benin City, détruit la majeure partie du trésor royal et disperse le restant. Les restes de centaines de sacrifices humains seront découverts par les Britanniques. Le Oba est forcé à l'exil vers Calabar, une lointaine ville du Nigeria. Dès 1897, la province du Warri est séparée du reste du royaume. La guerre aboutit à la fin de l'indépendance du royaume en 1900 où le Benin est incorporé dans l'empire colonial britannique à l'intérieur du protectorat du sud Nigeria.

La monarchie du Benin est rétablie en 1914, mais le Oba n'a plus de réel pouvoir.

La chute de l'empire du Benin est raconté en 1973 dans le film Ovonwamren Nogbaisi du réalisateur et scénariste Olawale Rotimila.

Ce qu'il reste

De nombreuses peuplades actuelles ont leurs origines dans le royaume du Benin : les Esans, les Ihohos, les Ikas... L'influence reste forte, même loin de ses bases : l'Itsekiri de Warri, l'Igbo de Onitsha et jusqu'au Kalabari Ijaw de Degema dans l'État de Rivers se réclament de la lignée royale Bini.

En 1975, l'ancien Dahomey prend le nom de République populaire du Bénin en souvenir du Royaume du Bénin. Le nom de Bénin est conservé par ce pays lors de son changement de constitution en 1990.

Le Oba actuel, Solomon Erediauwa II, possède toujours, bien que ses fonctions ne soient pas officielles, une grande influence sur les peuplades des États nigérians actuels d'Edo et de Delta. Il a aboli les sacrifices humains, et conserve un rôle consultatif dans le gouvernement.

Une grande campagne a été lancée pour récupérer les pièces d'art distribuées dans les musées du monde entier après la prise de Benin City en 1897.


Le royaume de Kongo

 

Le royaume de Kongo était un empire de l'Afrique du sud-ouest, situé dans des territoires du nord de l'Angola, de Cabinda, de la République du Congo, l'extrémité occidentale de la République démocratique du Congo et d'une partie du Gabon. À son apogée, il s'étendait de l'Océan Atlantique jusqu'à l'ouest de la rivière Kwango à l'est, et du fleuve Congo jusqu'à la rivière Loje au sud.

Bien que très répandue, la dénomination d'« empire » est abusive. En effet, à l'instar de nombreuses sociétés politiques africaines anciennes, Kongo-Dyna-Nza était une fédération politique. En l'occurrence, selon Raphaël Batsîkama, cette fédération rassemblait quatre entités politiques au XVIe siècle : Zita-Dya-Nza, Kongo-Dya-Mpangala, Kongo-Dya-Mulaza et Kongo-Dya-Mpanza .


Géographie

 
L'Empire Kongo

Selon certains chroniqueurs européens, à l'époque du premier contact avec les Portugais, le Royaume Kongo devait avoir une étendue de plus de 300000 km². Une grande partie du sud-ouest de la République démocratique du Congo, du nord de l'Angola, du sud de la République du Congo et une partie du Gabon composaient cet État.

Toutefois, les chroniqueurs européens ont fait beaucoup de confusions dans leurs estimations du territoire d'un pays dont ils ignoraient l'organisation administrative. C'est ainsi que certaines provinces qu'ils rencontrèrent loin de la capitale Mbanza Kongo devinrent des à part entière sous leur plume. Il s'agit généralement des localités traversées par les voyageurs européens, depuis les ports de la côte atlantique, d'où ils débarquaient, jusqu'à la ville de résidence du Mwene Kongo située à 150 milles dans l'hinterland.

Ainsi, pour tout le département, on comptait sept districts. Ce sont ces districts que les Européens ont pris, tantôt pour des royaumes, comme le Ngôyo, le Lwângu, le Kakongo du Kôngo-dya-Mpânzu, tantôt pour des provinces, comme le Nsûndi, le Mbâmba et le Mpêmba du Zyta-Dya-Nza.

Généralement, les chroniqueurs européens réduisent le territoire de Kongo aux seules dimensions de sa province capitale, Zita-Dya-Nza (le ), dont le chef-lieu était précisément Mbanza Kongo, où le Mwene recevait les ambassades étrangères. D'ailleurs, l'on sait désormais que l'Angola faisait partie de la fédération Kongo-Dyna-Nza, jusqu'à ce que Paul Diaz y arrive en 1574 et y organise une sécession.

En nous fondant sur ces renseignements fournis par Duarte Lopez via Felippo Pigafetta, renseignements que semblent confirmer la Tradition, nous pouvons avancer que le Royaume du Congo s'étendait entre la latitude 1 1/2° Nord et la latitude 22° Sud, du 24° de longitude Est à l'océan Atlantique. Il atteindrait une superficie dépassant les 2'500'000km².

Mythe des origines

Selon l’une des versions mythologiques de leur origine, rapportée par Raphaël Batsîkama, l’ancêtre primordial (Nkâka ya kisina) des baKongo serait une dame nommée Nzinga, fille de Nkuwu et épouse de Nimi. La société traditionnelle Kongo étant matriarcale, à l’instar de tant de sociétés africaines anciennes, on conçoit que son aïeul primitif fût nécessairement une femme, sinon réellement, au moins symboliquement.

Nzinga aurait eu trois enfants, deux garçons jumeaux et une fille, respectivement Vit’a Nimi, Mpânzu a Nimi et Lukeni Lwa Nimi. Les quatre noms primordiaux de l’ancêtre et de ses enfants tiennent lieu également d’appellations pour les quatre tuvila initiaux ; c’est-à-dire les lignages ancestraux des ba-Kongo.

 Les frères et autres collatéraux de Nzinga à Nkuwu ont reçu la fonction de maître des terres ; c'est-à-dire qu'ils se sont spécialisés dans la manipulation des énergies telluriques, notamment en vue d'exécuter les opérations rituelles présidant aux implantations coloniales successives dans le bassin du fleuve Nzadi.
 Vit’a Nimi était l’aîné des enfants Nzinga, on l’appelle également Ma-samba, ou encore Nsaku. Ses descendants sont les ki-Nsaku. À eux sont dévolues les fonctions de médiation aussi bien spirituelle que politique. D'ailleurs, selon Alain Anselin, « Samba signifie palabrer, argumenter en lingala ». D'où ma samba pour dire "maître de la palabre" : héraut, négociateur, diplomate, voire intercesseur auprès des ancêtres.
 Mpânzu-a-Nimi était réputé intrépide, habile de ses mains et excellent agriculteur. C’était également un Ndamb’a Ngolo, c’est-à-dire un excellent mineur.
 Lukeni se distinguait surtout par sa beauté et sa fécondité qui lui donna une nombreuse progéniture, dont elle aurait excellé dans l’éducation. D'où son surnom Mungoyo’a Ntende, c’est-à-dire « la belle aux mille chances ». Elle hérita aussi du nom de sa mère, Nzinga.

Les tuvila primitifs auraient occupé d’abord le territoire de Kongo-Dya-Mpangala sous l’autorité spirituelle et politique de Vit’a Nimi. Ils investirent progressivement cette région, une vaste plaine très ensoleillée et riche en minerais, traversée par le fleuve Kwânza (ou Nzadi = Zaïre). Ils y fondèrent diverses agglomérations, notamment Mpangala, Mazinga, Ngoyo, Mpemba, Lwangu, Nsundi, Mbinda, Mbembe, Mbamba, Mpangu.

Fondation

 
Le royaume Kongo se développa après plusieurs migrations bantoues du dans une zone peuplée de pygmées Baka. Ces groupes indépendants ont été unifiés sous la direction de l'un d'eux et organisés royaume. Le pouvoir du roi kongo, le Manikongo, est d'abord de nature spirituelle, cette autorité lui étant assurée par des pouvoirs surnaturels et divinatoires lui donnant accès aux ancêtres. En principe, les rois étaient élus par les anciens parmi les membres éligibles des 12 clans Kongo.

Selon une source portugaise de 1624, Historia do reino do Congo, le royaume aurait été fondé au XIIIème siècle.

L'Empire Kongo était un État très développé, avec un large réseau commercial. À part les ressources naturelles et l'ivoire, le pays fondait et commerçait le cuivre, l'or, les vêtements de raphia et la poterie, disposait d'une monnaie et de finances publiques.

Mais surtout, il pratiquait l'agriculture, la chasse et l'élevage. Il était comme beaucoup d'autres peuples d'Afrique noire organisé en castes, mais avec une structure relativement souple. formaient l'élite Kongo. Si leur accès était relativement libre, toujours est-il qu'il s'agissait d'une longue initiation aux critères de sélection très stricts.

L'État du Kongo à la fin du XVème siècle

Administration

Les fondateurs de Kongo ont conçu leur pays comme un grand cercle ayant quatre secteurs, et pourvu d’un gros noyau. Dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, les secteurs sont :
 Secteur 0 : la façade atlantique à l'ouest
 Secteur 1 : Kongo-Dya-Mpangala au sud
 Secteur 2 : Kongo-Dya-Mulaza à l'est
 Secteur 3 : Kongo-Dya-Mpanza au nord

À part la mer, ces secteurs consistent en entités administratives qui sont respectivement ka-Mbamba (secteur 1), ki-Mpemba (secteur 2) et ka-Mbangu (secteur 3). Quant au noyau, appelé Zita-Dya-Nza (« nœud du monde »), il avait un statut administratif particulier en tant que province-capitale appelée également Mbanza-Kongo, du nom de la ville où résidait le Mwene, et que les Portugais renommèrent Sao Salvador. Littéralement, Mbânza (ou Ngânda) signifie chef-lieu ou capitale. En sorte que Mbanza Kongo se traduit par "capitale de Kongo", tout comme Mbanza Nsundi signifie chef-lieu du Nsundi.

Kambamba, Kimpemba, Kabangu et Mbanza-Kongo formaient une fédération politique nommée Kongo-Dyna-Nza, ou encore Kongo-Dia-Ntotila. Chacune de ces quatre entités comportait sept ki-Nkosi (subdivisions). Chaque Kinkosi comportait plusieurs ki-Mbuku, qui se composaient chacun de nombreux ki-Kayi, lesquels étaient constitués à leur tour de plusieurs ki-Fuku. La capitale de Kongo-Dya-Mpangala se nomme Mbânza Mbamba, celle de Kongo-Dya-Mulaza est Mbânza Mpemba et celle de Kongo-Dya-Mpenza s'appelle Mbânza Mbangu.

Ce modèle d’aménagement territorial va se multiplier au fil des siècles, de manière rhizomique, jusqu’à reproduire quasiment à l’identique sa toponymie dans les autres régions ultérieurement unifiées au foyer initial. Ce processus d’expansion territoriale du foyer Kongo aura une structure fondamentalement ternaire, à l’instar des trépieds d’un foyer : les entités politico-administratives du Royaume du Congo iront de triade en triade. Dans chaque triade, disposée toujours en position d’un homme couché dont la tête se trouve au Nord, les descendants de Nzinga occuperont toujours le Sud, ceux de Nsaku le centre, et enfin ceux de Mpanzu le Nord. <…> Ces régions ou territoires, selon qu’ils appartiennent aux Nzinga, aux Nsaku ou aux Mpanzu, portent une des dénominations suivantes :
 a) Nzinga : Mbâmba, Ngôyo, Mazînga, Kinânga, Mbînda, (Kabînda), Mpângala (Kikyângala), etc. (Sud).
 b) Nsaku : Mpêmba, Kakôngo, Mbata, Nsânda, Zômbo, Lêmba, Kiyaka, etc. (Centre)
 c) Mpanzu : Mpangu, Nsundi, Vûngu, Lwângu, Nsôngo, Nsuku, Mpûmbu, Ndôngo, Dôndo, Yômbe, Kibângu, etc. (Nord).

Cette originalité et cette complexité structurale de l'organisation du territoire du Kongo surprendront l'intelligence de nombreux étrangers européens, ce qui explique beaucoup d'imprécisions ou erreurs d'appréciation dans les chroniques d'époque, notamment celle de Filippo Pigafetta. Le pays avait une superficie d'environ 2500000 km² au XVIe siècle, soit la moitié de la superficie de toute l'Europe occidentale. On comprend que sa structure confédérale favorisa son dépeçage par les Européens après d'innombrables intrigues sécessionnistes au cours des siècles suivants. Ainsi naquit à partir du XVIIe siècle de cette vaste construction politico-administrative une myriade d'État-nations autonomes sous l'effet des bouleversements engendrés par l'économie négrière atlantique.

Organisation politique

La capitale du Kongo, São Salvador
La capitale du Kongo, São Salvador

L'autorité politique suprême du Kongo-Dyna-Nza pouvait être nommée de diverses manières :
 Ntinu : chef militaire
 Mwene : celui qui pourvoit aux besoins du peuple
 Mfumu : désigne quant à lui la notion de responsable au sens administratif comme au sens social.

À noter que "Mani" est l'expression la plus répandue dans la littérature occidentale mais ce ne serait qu'une traduction portugaise approximative de Mwene et non une quelconque autre titulature.

La fonction de Mwene est élective mais tout citoyen ne peut pas y prétendre car elle est aussi censitaire. On tient généralement le régime politique de Mwene pour une monarchie constitutionnelle. Toutefois, cette fonction n'est pas seulement politique. Elle est également sacerdotale ; comme un cas particulier du modèle africain dit de la "royauté sacrée", ou encore la "royauté divine".

En principe, la succession à la tête du Kongo est matrilinéaire. En sorte qu'originellement, seuls les descendants de Lukeni Lwa Nzinga, la fille de l'ancêtre-mère primordiale, pouvaient prétendre au poste de Mwene. Les descendants de Vit'a Nimi ayant pour fonction de veiller au respect, entre autres, de cette loi de succession. Par conséquent, après avoir été élu par le Conseil des Sages, un Mwene ne peut être consacré que s'il subit une cérémonie rituelle organisée et présidée par le gardien des principes spirituels et politiques désigné nécessairement parmi la lignée des Nsaku.

C'est ainsi que le premier Mwene Kongo attesté dans les annales traditionnelles s'appelle Nimi'a Lukeni Lwa Nzinga, c'est-à-dire Nimi (du nom de son grand-père) fils de Lukeni et petit-fils de l'ancêtre-mère Nzinga Nkuwu. On voit que les fonctions de Reine-Mère ou d'Épouse-Royale sont particulièrement cruciales dans les sociétés matriarcales ; elles ne sont guère honorifiques comme cela peut être le cas ailleurs.

Le cabinet du Mwene comporte divers fonctionnaires, notamment :
 Mata ma Kongo, le préposé aux armes de Kongo, c'est-à-dire aux affaires militaires ;
 Mbênza Kongo, le préposé aux affaires de la Justice ;
 Ne Mpûngi, chef de la musique du palais ;
 Wavadidi Ntinu, le sculpteur attitré du Ntinu, c'est-à-dire du Mwene.
Cette configuration hiérarchique est reproduite aux échelons inférieurs de telle sorte que chacune des quatre grandes circonscriptions politiques possède ses préposés à la Défense, Justice, etc. tout comme les vingt-huit kinkosi comportent les leurs.

De façon générale, les préfixes , Mwê ou , Ne introduisent la notion d'autorité politique et/ou administrative ; c'est-à-dire celle de "chef", "roi", "maître", etc.
Ainsi le :
 Ne-Nkosi est le "roi" d'un ki-Nkosi ;
 Mwê-Mbuku est l'autorité qui administre un ki-Mbuku ;
 Nâ-Kayi est le "chef" d'un ki-Kayi ;
 Mâ-Fuku (ou "Mafouc" dans les chroniques européennes) dirige un ki-Fuku, c'est-à-dire le plus bas échelon administratif de la Fédération Kongo-Dia-Ntotila.

En outre, la personne exerçant l'autorité d'une entité politico-administrative est souvent désignée par le lieu-dit de sa fonction, plutôt que par son propre patronyme. Ainsi le Mâ-Nkosi du Nsundi peut être appelé Ma-Nsundi par ses administrés (ou Mâ-Mbamba pour le Mbamba, Ma-Lwangu pour le Lwangu). De même qu'on appelle l'autorité suprême Mwene Kongo ("Mani Kongo" des chroniques européennes) au lieu d'indiquer son nom propre ; par exemple, Mvemba a Nzinga.

Calendrier

Comme dans beaucoup de régions de l'Afrique centrale ou de l'ouest, un calendrier bâti sur la "semaine" de quatre jours était en vigueur; trois jours ouvrables et un jour pour le marché:

 "Semaine" = 4 jours
 Mois = 7 "semaines"
 Année = 13 mois + 1 jour

Outre celui du marché, il y a un calendrier agricole Kongo qui comporte six saisons :
 Kintombo (octobre-décembre) = saison des premières pluies, celle des semailles (ntombo). On la nomme également ma-sanza, "nourriture".
 Kyanza (janvier-février) = deuxième saison des pluies, celle de la récolte du vin de palme. On l'appelle aussi mwanga.
 Ndolo (mars à mi-mai) = dernière saison des pluies.
 Siwu ou Kisihu (mai-août) = première saison sèche, marquée par les vents froids.
 Mbangala (mi-août à mi-octobre) = seconde saison sèche, caractérisée par de fortes chaleurs, notamment à partir de juillet. Période des brûlis,mpyaza.

Avec la venue du christianisme, le calendrier chrétien a pris de plus en plus la place de ce calendrier.

L'arrivée des Portugais et la conversion au christianisme

Au cours de ses voyages le long de la côte africaine dans les années 1480, le navigateur portugais Diogo Cão fut le premier européen à évoquer un grand empire qui contrôlait le commerce dans la région. Cao remonta le fleuve Nzadi ou Zaire qui était selon lui la voie d’accès vers le royaume du prêtre Jean. En 1483, il rendit visite à Ntinu Nzinga Nkuwu dans sa capitale, Mbanza Kongo. Le royaume Kongo était alors à son apogée grâce à la production d’ignames et d’échange de houes et d’armes contre de l’ivoire avec les populations de l’intérieur de l’Angola. Le premier contact fut pacifique et certains dignitaires furent emmenés (ou capturés par surprise selon les sources) au Portugal. Des échanges diplomatiques et commerciaux croissants s'en suivirent. Grâce à l'aide des arquebusiers portugais, Nzinga Nkuwu put vaincre les Tékés et s'emparer de leurs gisements de cuivre.

Des missionnaires catholiques arrivèrent dans la région en 1490, l'année suivante, Nzinga Nkuwu fut baptisé et prit le nom de Ndo Nzuawu (prononciation kongo de Dom Joãdo), imité par la famille royale et les proches du pouvoir. A sa mort, les anciens désignèrent un de ses enfants non chrétien, Mpanzu, pour lui succéder mais son fils aîné, Ndo Funsu ou Alfonso, le renversa. Voyant dans le christianisme un moyen de moderniser son pays, il encouragea les baptêmes et l'éducation et accueillit des jésuites qui ouvrirent une école pour 600 élèves. Il envoya son fils Lukeni Lua Nzinga au Portugal qui devint plus tard le premier évêque africain de l'histoire de l'Église catholique moderne sous le nom de Henrique. La capitale du pays fut renommée São Salvador (Saint-Sauveur). L'alliance et la présence portugaise se renforcèrent jusqu'à devenir domination.

Le commerce esclavagiste et le déclin du Manikongo

Avec la découverte et l'exploitation du Brésil, les Portugais se tournent vers la très lucrative Traite des noirs. La traite affaiblit le royaume, les marchands portugais traitaient directement avec les vassaux du roi et sapaient ainsi le pouvoir central. En 1526, le Manikongo écrivit au roi Jean III de Portugal, lui demandant de mettre fin à cette pratique. Sa requête reçut une réponse cynique et les relations entre les deux pays s'envenimèrent. A sa mort, en 1548, Ndo Nzuawu était déconsidéré. Le royaume s'affaiblit de plus en plus jusqu'à se disloquer et attirer les convoitises de ses voisins.

La traite négrière et les conflits qu'elle entraîna dépeuplèrent toute la région et les densités de population de l'époque, qui étaient de 35 hab/km² chutèrent dramatiquement à 5 hab/km² au début du XIXe siècle.

La domination portugaise et la fin du royaume

En 1568, le Kongo fut envahi par les Yakas et sa capitale Mbanza-Kongo détruite. Le roi Alvaro Ier dut demander de l'aide à Sébastien Ier de Portugal qui le rétablit en 1571, la suprématie portugaise devenant alors totale.

En 1665, les colons portugais d'Angola montèrent une expédition contre le royaume pour s'emparer de ses mines. Signe d'un brassage de deux siècles, des Portugais servirent le Manikongo Antonio Ier du Kongo et des Kongo furent alliés aux colons. Les Portugais furent victorieux, le Manikongo décapité et sa tête enterrée dans une chapelle située sur la baie de Luanda au cours d'une cérémonie religieuse, tandis que la couronne et le sceptre du Kongo étaient envoyés à Lisbonne comme trophée. Le métis Manuel Roboredo, auteur et prêtre capucin métis qui avait essayé d'empêcher cette dernière bataille trouva également la mort.

Cependant, le royaume Kongo continua d'exister comme un État fantoche durant deux siècles. Des luttes persistèrent jusqu'aux indépendances, comme celle de la reine Ana Nzinga qui tint en échec les coalitions portugaise, néerlandaise et britannique de 1626 à 1648 et freina l'expansion du commerce des esclaves. Ces sursauts nationalistes prirent parfois une forme religieuse comme lors de la croisade de la prophétesse Ndona Kimpa Vita à qui saint Antoine de Padoue aurait ordonné d'unifier et libérer les Kongo. Elle fut condamnée au bûcher en 1706 par le Manikongo à la demande des Portugais.

A la conférence de Berlin en 1884-1885, les puissances européennes se partagèrent l'Afrique ; le Portugal, s'appuyant sur des traités antérieurs signés avec l'Empire Kongo, revendiqua une souveraineté sur ses territoires. Léopold II de Belgique reçut, à titre personnel, deux millions et demi de kilomètres carrés qui sont devenus l'État indépendant du Congo. Au nord-ouest de l'État ainsi formé, 500'000 km² revinrent à la France (il s'agit du Congo-Brazzaville). En 1914, après une révolte, le Portugal abolit le titre de roi du Kongo.



Le royaume du Kanem-Bornou

  

Le royaume du Kanem est fondé vers le par la dynastie Teda, population noire chamelier originellement établie au Nord du tchad. Sa capitale fut la ville de Njimi.


Histoire
 
Groupe de guerriers Kanembu, gravure publiée en 1892

Majoritairement musulman à partir du règne Mai oumé (vers 1085), il atteignit son apogée avec Dounama Dibalami (1220-59), qui l’étendit vers le Fezzan et le Nil et noua des relations avec les royaumes berbères, en particulier avec les Almohades.

Après la mort de Dounama, le royaume se morcela rapidement. Au XIVème siècle, il fut menacé par les Saos et les Boulala venus de l'est. Pour échapper à ces attaques extérieures, les souverains du Kanem durent se réfugier sur la rive ouest du lac Tchad où ils fondèrent le royaume de Bornou en 1395.

Le Bornou reconquit le Kanem et devint le Kanem-Bornou au XVIème siècle. L'empire atteint son apogée sous le règne d'Idriss III Alaoma 1571-1603.

À la fin du XVIIIème siècle, le Bornou a retrouvé une puissance certaine et étend son influence jusque sur les peuplades de la Bénoué moyenne. Sa prospérité est essentiellement basée sur le trafic des esclaves.
Borno in 1810
Borno in 1810

À la fin du XIXe siècle, la région est ravagée par le négrier soudanais Rabah qui s'impose comme le dernier sultan du royaume ; puis ce dernier est écrasé par les armées françaises en 1900.


 Source : Wikipédia en français


Le royaume d'Oyo



Le royaume d'Oyo est un ancien État africain, fondé au XVe siècle par les Yorubas, dans l'actuel Nigéria.
Ce royaume était limité à l'ouest par le royaume du Dahomey, au nord par le Noupé et à l'est par le fleuve Niger.


Histoire

 
Localisation
Localisation
Le royaume a été créé par Shango, le premier roi d'Oyo. L'État d'Oyo fut le plus puissant des Cités-États yorubas. Ilé-Ifé est considérée comme la cité d'origine de tous les Yorubas. Ici, la religion yoruba est pratiquée comme dans tous les États yorubas. À Oyo la divinité Ogu était vénérée. Le roi portait le titre de Yalafin. Le royaume était divisé en provinces toutes dirigées par un Oba, qui remettait l'impôt et les taxes au roi. Les Oba, avaient à leurs ordres un conseil, constitué de chefs de guerre, chefs spirituels, chefs des différents villages de la province, qui assuraient ensemble la gestion du territoire. Le Oba, était choisi par le conseil.
Plan de l ancienne ville d Oyo
Plan de l'ancienne ville d'Oyo

La capitale du royaume était la ville d'Oyo. Le grand rival de l'État était le Dahomey, sur l'actuel Bénin, que les Yorubas réussirent à dominer pendant un siècle. Le royaume d'Oyo possédait de grands guerriers et d'excellentes cavaleries. Le royaume connut son apogée entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.

Les Yorubas furent très touchés par la traite négrière. En effet, Oyo était un royaume esclavagiste et entretenait divers rapports commerciaux avec les Européens, initialement avec les Portugais. Les Yorubas étaient considérés par les marchands d'esclaves européens comme un peuple dont les individus étaient mieux bâtis physiquement que les autres ethnies africaines. Le royaume était remarquable par son organisation, purement africaine.

Le royaume d'Oyo doit son déclin aux colons européens qui attisaient les divisions entre les différents Oba. Par la suite ces derniers remirent en cause le Yalafin, roi d'Oyo. Les différentes provinces du royaume prirent donc leur indépendance tour à tour. Indépendantes, toutes les provinces que dirigeait le Oba se faisaient la guerre incessamment. Les Peuls et les Haoussas venus du nord du pays profitèrent de cette situation chaotique pour lancer des djihads contre les Yorubas, afin de leur imposer leur domination et pour les convertir à l'islam. Ils n'y parviendront pas. Les Peuls réussirent à s'emparer de bon nombre de provinces, ainsi que de la capitale Oyo en 1837. À la fin du XIXe siècle, les colons britanniques repoussèrent les attaques du Dahomey sur Oyo, ainsi que celles des Peuls, et imposèrent leur domination définitivement sur les pays yorubas en 1897. Le dernier Yalafin de Oyo fut Abiodun.




Le royaume du Dahomey

 

 

Dahomey, actuel Bénin
Dahomey, actuel Bénin

Le Dahomey (Danhomé en langue fon) était un royaume africain situé au sud-est de l'actuel Bénin depuis le XVIIe siècle. À partir de 1894, ce nom désigne un territoire de l’Empire colonial français, devenu le Bénin en 1975.

Son nom est composé de Dan, étymologiquement "serpent", désignant un roi qui résidait à Agbomey, ho signifiant "le ventre" et signifiant "dans".

Histoire

 
D'après la légende, au XVIIe siècle, le roi Dan () était harcelé par un prétendant au trône, appelé Houegbadja. Celui-ci lui demandait des parcelles de terrain, à n'en plus finir, pour pouvoir construire sa résidence. Un jour, fâché, Dan lui dit : "Voulez-vous donc vous établir jusque dans mon ventre ?". Et en réponse, Houegbadja tua celui-ci, et éleva sur son tombeau une case qu'il appellera "dan-ho-mè", signifiant littéralement en fon "dans le ventre de Dan".

Le royaume du Dahomey survécut jusqu'à la fin du XIXe siècle quand, à l'issue de la Seconde guerre du Dahomey, les troupes françaises du général Alfred Dodds capturèrent et déportèrent le roi Behanzin, et annexèrent cette région. Le prince Arini Ouanilo, fils de Behanzin et dernier descendant royal du Dahomey est mort à Dakar le 19 mai 1928. Il a été enterré à Bordeaux, dans le caveau de sa femme, avant d'être exhumé le 24/septembre/2006 pour être enterré au Bénin. Les successeurs actuels au trône du Dahomey, même s'ils ne possèdent plus de pouvoir politique officiel, restent d'importants leaders d'opinion auprès des Fons d'Abomey.

Suite à la conquête coloniale française, les Établissements du Bénin, qui étaient rattachés à la colonie du Sénégal depuis juillet 1886, deviennent une colonie autonome en 1893, avant de prendre le nom de Colonie du Dahomey et dépendances par un décret du 22/juin/1894. L’extension du nom de Dahomey, qui ne désignait à l’origine que le royaume du Dahomey, à l’ensemble de la colonie répondait à la fois à une volonté de justification et de glorification d’une conquête relativement difficile, tout en évitant de possibles amalgames avec les territoires du royaume du Benin annexés par les Britanniques (sud-ouest de l'actuel Nigeria). La nouvelle colonie ne perd son autonomie qu’en 1904 lors de son incorporation à l’Afrique occidentale française (AOF).

Le 1960, le Dahomey est indépendant et devient la République du Dahomey. Il est renommé République populaire du Bénin le 30/novembre/1975. A la fin du régime marxiste-léniniste en 1990, le nom de Bénin est conservé.

Arts

Les artistes produisent des œuvres représentant des scènes de la vie sous forme de statuettes, tapisseries, peintures.

Rois du Dahomey

 Gangnihessou 1600 - 1620
 Dakodonou, 1620-1645
 Aho Houegbadja, 1645-1685
 Houessou Akaba, 1685-1708
 Agadja, 1708-1740
 Tegbessou, 1740-1774
 Kpengla, 1774-1789
 Agonglo, 1789-1797
 Adandozan, 1797-1818
 Ghézo, 1818-1858
 Glélé, 1858-1889
 Behanzin, 1889-1894
 Agoli-Agbo, 1894-1900